C'est auprès de Kateb Yacine et M'hammed Issiakhem qu'il a trouvé le grand bonheur et la joie de vivre. Un grand patriote, militant de la cause indépendantiste, dès son jeune âge, vient de nous quitter après avoir souffert silencieusement durant des mois parce que atteint d'une maladie qui ne pardonne pas. Il est décédé le 28 août dans un hôpital parisien où il a été transféré malgré sa volonté, car il était dans le coma : il voulait certainement passer les derniers moments de son existence dans le pays. De bonne heure, ses qualités d'organisateur, de propagandiste discret, d'homme tenace et endurant, le firent remarquer par Krim Belkacem dont il devient l'un des collaborateurs immédiats. Toute la préparation du 1er Novembre dans la région, il l'a faite en collaboration et sous l'autorité de ce dernier. Et le 31 octobre à minuit, il se trouva en première ligne en même temps que d'autres moudjahidine, notamment son frère, le colonel Si Salah et Mohamed Laïchaoui (journaliste), chargés du tirage de la proclamation du 1er Novembre 1954 au village d'Ighil Imoula à Tizi Ouzou. Chargé d'assurer la protection d'une réunion de hauts cadres (Krim, Didouche, Ouamrane, Ali Mellah, Si Salah, Ben M'hidi et bien d'autres) de l'ALN à Maâtkas (Tizi Ouzou), il fut blessé et fait prisonnier avec le lieutenant irakien dit Mohamed Abdelaziz en 1955, alors qu'il tentait de retarder l'avancée de l'armée ennemie pour permettre aux responsables d'atteindre la zone de sécurité. Devant le tribunal militaire qui le condamna à la peine capitale, il eut une position courageuse et hautement patriotique. Non seulement, il refusa l'acte de repentance, mais également il revendiqua, sans restriction aucune, sa qualité de moudjahid et sa volonté de lutter contre la domination coloniale et pour l'indépendance de l'Algérie. Détenu à Serkadji, dans le couloir de la mort avec Yveton, Daniel Timsit et Ahmed Zabana, il fut transféré à la prison de Fresnes à Paris où se trouvaient déjà Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed et Mustapha Lacheraf. Il sera libéré en Algérie après les Accords d'Evian de mars 1962. Durant la première période de l'indépendance, il occupa divers postes de responsabilité dont notamment le poste de premier wali de Tizi Ouzou. Mais après quelques divergences avec Ahmed Ben Bella, il lança avec Mohamed Harbi et Hocine Zehouane l'ORP, un parti d'opposition. Mais c'est auprès de Kateb Yacine et M'hammed Issiakhem qu'Ali Zaâmoum a trouvé le grand bonheur et la joie de vivre. En 1986, Kateb Yacine lui inspira l'idée de rédiger ses mémoires et d'ériger un mémorial sur le lieu où la proclamation du 1er Novembre 1954 fut tirée à la ronéo.