Ce sont douze groupes industriels qui ont été mis en place Abdessalem Bouchouareb annonce le lancement du plus grand complexe des cuirs et textiles d'Afrique dans un proche avenir. La nouvelle entreprise publique industrielle est «née», dixit le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb qui présidait hier la cérémonie de création des nouveaux groupes industriels publics, au nombre de douze. Cette nouvelle configuration de l'espace du secteur public «marchand industriel» a été créée à partir des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP). Elle a été installée hier à Alger en présence notamment de A. Bouchouareb, ainsi que de plusieurs membres et représentants du gouvernement. Dans une déclaration circonstancielle, Bouchouareb a souligné que cette nouvelle organisation du secteur industriel public «vient à point nommé pour impulser encore plus haut les efforts pour la diversification de l'économie nationale et le développement des exportations hors hydrocarbures, notamment des produits industriels». Ce sont douze groupes industriels qui ont été ainsi mis en place par le ministre Bouchouareb, dans le cadre de la réorganisation et de la relance du secteur public marchand industriel (Spmi). Cette entité nouvellement créée (à partir des 14 Sociétés de gestion des participations de l'Etat) (SGP), se compose de sept nouveaux groupes et de cinq autres déjà existants. Ces groupes portent sur les filières de l'agro-industrie, des industries chimiques, des équipements électriques, électroménagers et électroniques, industries locales, mécaniques, industries métallurgiques et sidérurgiques et les textiles et cuirs. A propos de ce dernier secteur, Bouchouaraeb a annoncé la création prochaine du «plus grand complexe industriel (de cuir et de textiles) d'Afrique qui occupera quelque 15.000 travailleurs et devant exporter 60% de sa production vers l'Europe.» Quant aux cinq groupes déjà existants, il s'agit de la Société nationale des véhicules industriels (Snvi), du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), du groupe pharmaceutique Saidal, de la Société nationale des tabacs et allumettes (Snta) et de Manadjim Aldjazair (Manal). Le nouveau schéma du Spmi englobe aussi l'Entreprise d'études et conseils en financement pour l'industrie (Ecofie), chargée de la consolidation d'agrégats économiques du secteur public marchand pour le compte du gouvernement, ainsi que quatre SGP de zones industrielles qui gèrent, pour le compte de l'Etat, les titres de 32 entreprises. La reconfiguration du Spmi a été définitivement fixée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) en août 2014 et se caractérise par le rattachement d'entreprises relevant d'autres secteurs. Deux entités industrielles ont été rattachées à ce même ministère: la SGP-Cegro (céréales) qui dépendait du ministère de l'Agriculture, et Ferrovial, entreprise nationale de construction de matériels et d'équipements ferroviaires (transports). Ces groupes ont, entre-autres, pour mission de rentabiliser les fonds publics investis en eux, de multiplier les activités au plan national, notamment du fait de l'initiative privée, par une demande croissante de la sous-traitance et par l'encouragement de l'investissement dans la filière concernée. De même, ils doivent devenir un «moteur» de l'internationalisation de l'entreprise algérienne par l'extension des marchés et activités à l'international, en stimulant les PME publiques et privées. Les équipes managériales seront recrutées, selon le ministre, sur les seuls critères de compétence et soumises à des contrats de performance. La présidence de l'Assemblée générale des groupes industriels sera assurée par le ministre Bouchouareb alors que chaque groupe industriel sera géré par un conseil d'administration, comprenant impérativement un banquier, et sera ouvert à des compétences externes, notamment des experts. Il est utile de signaler que, tout en se portant «garant», le ministre a affirmé que «désormais l'Etat n'interviendrait plus dans la gouvernance de l'entreprise et a appelé à une nouvelle culture managériale qui prenne en compte la valorisation des compétences» enfouies dans un total d'un millier de candidats potentiels qualifiés.