Les gardes communaux menacent Cette sortie des gardes communaux intervient dans un contexte politique plutôt tendu mais qui est marqué par un débat sur le thème de la révision de la Constitution. Les gardes communaux observent depuis hier, à travers plusieurs wilayas du centre, des sit-in ouverts pour exiger une reconnaissance officielle de leur «sacrifice» dans la lutte antiterroriste dont l'Algérie tire aujourd'hui, une inestimable légitimité, aussi bien au niveau national qu'international. Cette sortie des gardes communaux intervient dans un contexte politique plutôt tendu mais qui est marqué par un débat sur le thème de la révision de la Constitution.«Nous organisons des sit-in ouverts à l'ouest, au centre et à l'est du pays. A l'ouest, les gardes communaux se rassembleront à Tissemssilt. Au Centre, ils se réuniront à Aïn Defla et à l'Est, à Batna», précise Aliouat Lahlou, porte-parole des gardes communaux, qui n'hésite pas à évoquer la dimension politique de la question de la reconnaissance des gardes communaux. «Jusqu'à maintenant, les autorités n'ont pas eu le courage politique de reconnaître le sacrifice des gardes communaux. Mais en même temps, Madani Mezrag est devenu une personnalité nationale et est reçu à la Présidence», a-t-il relevé. Pour précision, le mouvement des gardes communaux revendique une meilleure prise en charge par les autorités de leurs revendications depuis plusieurs années et son retour sur la scène ces dernières semaines est motivé par ce que ses animateurs appellent «replâtrage» des autorités. En effet, dans un communiqué rendu public récemment, les gardes communaux ont vigoureusement dénoncé les attitudes du gouvernement face à leurs doléances et ont fait savoir que, lors des négociations avec des représentants du ministère de l'Intérieur, il a été convenu d'un rappel de 8h par journée travaillée. Or, les rappels versés n'ont pris en charge que 1h22. Le calcul a été effectué sur le net à payer et non sur le salaire brut. Donc l'indemnité versée varie entre 150 et 300 DA et les bénéficiaires sont au nombre de 65.000 agents. Par ailleurs, ils demandent la révision des listes depuis 1994 à 2006 car, durant cette période près de 35.000 agents ont été radiés abusivement. Les gardes communaux exigent aussi une meilleure prise en charge médicale à travers une intégration dans le corps de l'ANP qui leur permettrait de bénéficier de soins à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, ainsi qu'une réévaluation de la pension de retraite, qui ne dépasse pas 24.000 DA à présent, pour atteindre les 40.000 DA. Le mouvement des gardes communaux vient, pour rappel, s'arrimer à celui des patriotes qui, eux aussi, battent le pavé depuis quelques années pour faire aboutir leur combat qui ne se distingue en rien de celui des gardes communaux, à savoir la reconnaissance symbolique et matérielle de leurs sacrifices dans le cadre de la lutte antiterroriste. Cette conjugaison des pressions va-t-elle avoir raison des tergiversations des autorités?