La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova a demandé lundi au Conseil de sécurité de l'ONU "d'inclure la protection du patrimoine dans les missions de maintien de la paix" de l'ONU comme cela est le cas au Mali. Elle s'exprimait à l'issue d'une réunion informelle du Conseil organisée par la France et la Jordanie et consacrée aux moyens de prévenir la destruction de sites archéologique comme en Irak et en Syrie et le trafic d'œuvres d'art pillées. "Le nettoyage culturel qui a lieu en Irak et en Syrie va de pair avec la persécution des minorités" par des groupes extrémiste comme le groupe autoproclamé "Etat islamique" (Daech/EI), a estimé Mme Bokova. Elle a aussi indiqué qu'elle avait suggéré à la procureure de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda de "commencer à recueillir des preuves car selon le statut de Rome (qui fonde la CPI) la destruction délibérée du patrimoine culturel représente un crime de guerre". Le secrétaire général d'Interpol Jürgen Stock, qui participait à cette réunion, a souligné la nécessité de "partager les informations et d'avoir une meilleure coopération avec le secteur privé, par exemple les salles des ventes et les plateformes de vente sur internet" afin de repérer les objets d'art volés. "Ce combat est existentiel pour nous tous car (...) la destruction méthodique de l'art est la volonté d'effacer le passé, d'éradiquer la diversité", a souligné l'ambassadeur français François Delattre.