Louh: «Lors de l'installation d'un président de cour, j'évite le pupitre, c'est comme ça.» Tayeb Louh, le ministre de Justice, garde des Sceaux, a inauguré hier à Koléa, le siège du centre de secours du système informatique là où s'élève l'ancien tribunal de Koléa, qui a vu en 2011, l'ouverture d'un nouveau tribunal sur les hauteurs de la ville. Accueilli au siège de la daïra par les autorités locales ainsi que par les cadres du ministère de la Justice, emmenés par Abdelhalim Akka, le directeur de la modernisation qui mène une oeuvre grandiose selon les cadres même du ministère et beaucoup de chefs de cours où Akka et son équipe sont passés. Fatiha Boukhorsa, la présidente de la cour de Tipasa, et Kebir Leghrissi, le procureur général de retour d'une longue convalescence, étaient aux côtés de Tayeb Belhachem, inspecteur général en superforme, malgré la lourde mission dont il est chargé. De la daïra, la délégation ministérielle a rejoint le tribunal de Koléa où le procureur de la République, Karim Koussa, a longuement décortiqué le fonctionnement de cette juridiction qui, chiffres à l'appui, a l'envergure d'une cour de l'intérieur du pays. Une chose est certaine, et cela a fait plaisir, les audiences se sont tenues hier en vue de ne pas créer d'inutiles renvois des nombreux procès prévus ce jour de la visite du ministre, lequel, après avoir longuement parcouru de nombreux locaux du centre de secours de l'informatique, aménagé en urgence pour ne pas connaître de désagréments en cas de panne du «centre-père», a eu un point de presse plutôt fertile en infos intéressant tous les fans de la réforme. C'est ainsi qu'à la suite de plusieurs questions de journalistes présents en force dans cette haute région de l'Algérois, Tayeb Louh, sur un ton grave, plus grave que d'habitude, s'est plu à verser de riches et réconfortantes réponses dont nous avons sélectionné quelques-unes du «tonnerre». Il a insisté surtout sur les principes universels et encore plus sur l'indépendance de la justice en envoyant un «boulet rouge» en direction des détracteurs de la réforme: «Le ministre de la Justice n'a rien à voir avec le pouvoir judiciaire, et donc avec ce qui se passe et se dit dans les salles d'audience.» Il citera au passage une anecdote vécue en 1996 autour d'un séminaire «justice et presse» ainsi que leurs relations au moment où certaines présents se cachaient la face avec un journal au moment où le réalisateur oomait. «J'en parle avec fierté, et mon passé est allé de l'avant, et nous avions raison, mes compagnons de route'' et moi!» Puis, il effectua un clin d'oeil sur les violences faites aux enfants en insistant sur le rôle de ceux qui sont chargés de la sécurité des rues, ruelles, avenues et boulevards dont les victimes s'adressent immanquablement à la justice, ultime branche à laquelle s'accroche le citoyen. Il reviendra 45 secondes autour du «juge du siège avec lequel je n'ai rien à voir dans la réalité ou même dans les mauvais esprits qui croient que je parcours 20.000 verdicts par an». Ensuite, il revient à son «enfant chéri gâté»: le ministère public. Il annonce, l'oeil vif et le sourire «mis sous mandat de dépôt» qu'un texte est en préparation pour revigorer le parquet, colonne vertébrale de la justice! Ensuite, il a passé trois bonnes minutes autour et sur la formation, son dada éternel: «Il faut tout revoir sur cette formation du magistrat. Et de fond en comble, car on ne peut pas remettre l'honneur des familles et la liberté des justiciables à un juge handicapé invalide, pas complètement formé sur le plan des études s'entend. Ne sera magistrat que celui qui prouvera durant tout son parcours, sa compétence sur tous les plans et dans tous les domaines.» Evidemment, l'inauguration de ce joyau de Koléa a mis du baume à tous les invités, et Akka, le directeur de la modernisation, méritait, fier, la médaille d'or du meilleur directeur de la justice. D'ailleurs, il n'y avait qu'à regarder la bonhomie de Akka pour saisir tout le bonheur du secteur d'avant-garde en 2015, soit 12 ans après le lancement du chantier de la modernisation par l'immense Henni qui n'avait pas eu les égards (en cette période) qui lui étaient dus, et Akka n'en veut pas. Seule la mine réjouie de Louh le comble. Une visite mémorable qui a aussi vécu une bonne nouvelle en direction de Koléa qui verra bientôt le premier procès à distance par visioconférence interposée, et c'est cela aussi la modernisation...