Les adversaires de l'ex-juge qui les poursuivait pour diffamation ont eu chaud avant que... Le procès en diffamation opposant une ancienne magistrate à ses voisins aujourd'hui prévenus malheureux de perdre leur précieux temps aura valu par l'attention soutenue de Yahia Zitoun et de ses deux conseillers mais aussi et surtout par cet extraordinaire parquetier aguerri, expérimenté, droit et accroché à l'esprit de justice. Mohammed Khellafi dit «le coq» celui-là qui a fait les beaux jours du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) il y a presque une vingtaine d'années aura été à la hauteur de sa réputation d'avocat de la société et jamais de personnes concernées par des faits surréalistes, voire irréels, inexistants... Les voisins prévenus étaient à la barre. L'ex-magistrate non (statut de victime oblige), mais sa moitié y était flanquée des deux monstres sacrés des barreaux de Blida et d'Alger. Le bâtonnier M.F. Ksentini et Maître Tahar Khiar qui a tout tenté pour émouvoir le trio de juges. En face, les prévenus avaient un seul avocat pas encore de ce monde au moment où Ksentini était bâtonnier de Blida! Comme quoi «la valeur n'attend point le nombre des années» comme le souligne si bien l'adage bien ancré pour ce qui est des jeunes qui percent, percent, percent. Maître Amine Lezzar aura été plutôt incisif tranchant. Normal: il défendrait des innocents, des prévenus relaxés à Chéraga par une certaine Naïma Dahmani, cette jeune juge qui ne va pas bousiller sa belle carrière car la victime est une ancienne collègue. Loin s'en faut. Naïma a jugé sur pièces. Pas de diffamation, elle a jugé en son âme et conscience. Aucun délit visible... Par contre, encore une fois, le parquet de Chéraga a usé de... robotisme, oui, il y a eu appel (c'est la loi qui le permet) mais mille fois, Tayeb Louh, le ministre l'a martelé: «Si depuis le siège du ministère public, le représentant estime que le dossier ne vaut pas le coup d'encombrer la cour, point d'appel aveugle!» «C'est malheureux que certaines instructions du premier responsable du ministère public ne soient pas si suivies! Pour revenir au procureur général du jour, il n'a pas hésité à se mêler de la mêlée créée à la barre pour poser des questions pertinentes à la victime car la vérité est que la partie civile a débordé de la «ligne continue» du voisinage. Dans le jargon judiciaire, la diffamation consiste à dire des «choses» qui n'existent pas, or, quand bien même, ces «choses» aient été dites car en réalité ce sont les journaux qui ont écrit ces «choses» pas les voisins, il y a eu dépassement, il y a eu un placement de grillage et main basse sur des parties communes avec l'abstention de s'acquitter des charges réglementaires et obligatoires. D'ailleurs, le cadre banquier a vidé ses tripes. Il a supplié Zitoun de le laisser tout débiter et il l'a fait avec bien sûr, la permission du président très tolérant surtout avec Maître Khiar qui a fait long, long, émouvant, touchant à gogo. L'assistance a été gavée d'interventions surtout les excellentes questions du «coq» admirable sous tous les angles. Dommage que Tayeb Belhachem l'inspecteur général qui présidait une conférence autour de la modernisation, l'opération chérie qu'adore Tayeb Louh, n'ait pas effectué un saut dans la salle d'audience, voir à l'oeuvre ses magistrats évoluer dans des conditions difficiles car, rappelons-le: la cour de Tipasa est encore jeune, fraîche et elle a besoin de bien grandir. Avec quatre chambres, Tipasa n'est pas au bout de ses peines: Et Fatiha Boukhorsa, la présidente et son collègue procureur-général Kebir Leghrissi le savent très bien et attendent que la tutelle fasse plus et mieux! Zitoun annonce le verdict du jour: mise en examen sous huitaine avant de confirmer la relaxe des voisins des prévenus désormais blanchis définitivement par la cour. Quant à la plaignante, son pourvoi sera blanc car le parquet ne la suivra pas.