Une vue du tribunal de Blida 1ère journée cérémoniale, mais demain Abdelmoumen Rafik Khalifa sera le premier accusé à la barre. Ça y est, le ton est donné en ce lundi lendemain de la fin du procès «Corruption de l'autoroute Est-Ouest» dont le verdict est attendu pour jeudi alors que les membres du tribunal criminel sont en conclave depuis hier matin et ce, pour 72 heures de délibérations et les jurés tout comme les trois magistrats ne reverront pas de sitôt leurs familles à Blida. Tout a été mis en place pour réussir le pari de voir le procès se dérouler sans encombre aucun. Très tôt le matin, ce sont les policiers de la Dgsn et les gendarmes - la tradition locale veut que les «Verdrons» assistent à toutes les sessions criminelles - l'hommage rendu à chaque ouverture est un délice. Les organisateurs font ce qu'ils peuvent pour endiguer beaucoup de curieux souvent remballés faute de places disponibles. Maître Amina Issad la blonde de Boufarik, pointe son nez flanqué de son client Si Ammour de l'Endimed relaxé en 2007. Maître Miloud Brahimi les yeux gonflés, car il avait suivi à Alger le procès de la corruption de l'autoroute Est-Ouest, arrive en saluant les confrères dont Maître Ouali Laceb en costard chic et une mine rejouie. Maître Chabi Benouaret est disponible envers tous les confrères d'où qu'ils viennent. Trois magistrats sur le palier se souviennent de la disparition le week-end dernier, de Rahma bent Mohamed, conseillère à la cour de Tipasa et qui avait assisté en 2007 aux côtés de Fatiha Brahimi et Boukhobza, la composition criminelle du 1er procès Khalifa. Sitôt informé, Maître Messouss Saâda appelle Houcine Mouzali vice-président de la Cour de Tizi Ouzou pour lui présenter ses sincères condoléances. Maître Tayeb Hammoudi arrive en parcourant une derrière fois sa question préjudicielle. Derrière Mâitre Rabah, Maître Amar Boutarek cherche son ami Maître Abdelaziz Djedaâ assis aux côtés de Maître Omar Abdenour Aït Boudjemaâ qui a une idée sur les prochaines assises qu'il a déjà fréquentées en 2007 en obtenant la relaxe de son client. Maître Azzeddine Gasmi de Bou Ismaïl regrette d'avoir raté la cérémonie d'iinauguration du centre de recours de Koléa par Tayeb Louh le ministre de la Justice, garde des Sceaux et refuse de donner ses pronostics du procès d'Alger de la semaine dernière. Maître Abdelhafidh membre du Conseil de l'Ordre d'Alger est face aux caméras savamment placées dans la courette de la cour de Blida. Maître Yahia, Maître Benamghar, Maître Zoubida Amrani papotent en attendant l'entrée des quatre magistrats Mohammed Zerguerras, Antar Menaouar et Boukhobza, en attendant le tirage au sort des deux jurées. Les témoins arrivent à l'appel et sont placés à droite de la salle d'audience derrière les accusés et inculpés sous contrôle judiciaire ou en liberté provisoire. Il y a beaucoup d'absents. Les détenus ne sont pas encore entrés dans le box des accusés, véritablement surveillés de très près. Il y a dans la foulée le zèle de certains membres du service d'ordre même si nous dénonçons encore une fois les avocats qui osent s'asseoir sans robe noire et plus grave, ne sont pas constitués. Vite l'ordre revient. Le commissaire est ferme mais arrive à sourire. Les journalistes, protestent à la vue de deux rangées de policiers et gendarmes mis entre eux et les accusés. «Comme si l'un de nous allait interviewer un accusé. Ils passeront tous à la barre et nous les entendrons tous. La sono ne semble pas au point. Zaïm, le procureur général adjoint se délasse le sourire en coin. Maître Yahia Chemli vient de voir arriver son client. En attendant, il raconte la dernière arrivée à sa moitié bien installée sur le siège de la correctionnelle. Paradoxalement, il y a beaucoup d'avocats d'Alger, prestige oblige. 10h30 Antar entre. Il procède à l'appel des mis en cause et se retire pour 10mn de repos. Entre-temps, les détenus ont été discrètement introduits. Les mines ne sont pas catastrophées. Il y a de tout. Khalifa a un regard neutre. Le tribunal criminel revient. Toutes les questions préjudicielles, sont rejetées: les deux «pans» de Khalifa sont joints. Il n'y aura qu'un seul procès. Les avocats font contre mauvaise fortune bon coeur et tout le monde va déjeuner. 14h30 reprise et lecture de l'arrêt de renvoi pour à peu près trois heures par le greffier aguerri à ce genre d'épreuves.... éprouvantes.. Il apparaît d'emblée que Rafik Abdelmoumen Khalifa est accusé de crimes de trafic d'influence, d'usage de la corruption et de banqueroute, escroquerie, avec des moyens frauduleux. L'arrêt de renvoi de 170 pages est débité et tout le monde a saisi que le procès ne démarrera qu'aujourd'hui.