Le pavillon algérien à Cannes à l'honneur Il y avait foule dimanche dernier au niveau du pavillon algérien, sis au village international de Cannes, où l'Aarc a organisé un brunch en présence du nouveau directeur fraîchement installé, Nazih Ramdan. En présence aussi de l'attachée culturelle de l'ambassade de France en Algérie, Stéphanie Launay, des professionnels du cinéma nationaux mais aussi internationaux, le directeur de l'Aarc, a, dans son discours de bienvenue, rendu hommage aux comédiens et réalisateurs algériens disparus cette année. On notera Fatiha Berber, Amar Laskri, Rabie ben Mokhtar, Sid Ali Kouiret, tout en évoquant le 40e anniversaire de l'obtention par Lakhdar Hamina de la Palme d'or pour son film Chroniques des années de braises. Un réalisateur qui pourtant a brillé par son absence lors de cette cérémonie. Une récompense certes, mais à conjuguer hélas au passé au vu du vide sidéral en prix de l'Algérie au festival de Cannes, de quoi répondre: «Ça nous fait une belle jambe.» Aussi, il a été également dévoilé en exclusivité un «teaser» montrant des extraits d'images du nouveau documentaire de Yann-Arthus Bertrand sur L'Algérie vue du ciel. Enfin un mot a été adressé tout de même en faveur de la nouvelle génération de cinéastes présents à cette cérémonie. On notera en particulier Karim Moussaoui dont le moyen métrage Les jours d'avant est au short corner. «Je suis à Cannes car je dois rencontrer des partenaires financiers et autres. Je suis venu ici avec mon producteur. C'est pour le long-métrage écrit dans le cadre de Midi talent que j'avais interrompu pour faire le court. Je l'ai repris au sein de la cinéfondation aussi, avec l'atelier Sud Ecriture. Je suis en train de le terminer et nous allons bientôt entamer la phase de production...». Le film, explique Karim raconte l'histoire de trois personnages au carrefour de leur vie. Ils doivent faire un choix. Ce dernier, va soit les libérer ou bien les maintenir emprisonnés dans le carcan de la société et du conservatisme. Ces trois histoires se passent dans les années 2000 de l'Algérie.» Invitée par l'Aarc cette année à Cannes, l'auteur de Goulili, Sabrina Draoui est venue elle aussi afin de représenter les jeunes cinéastes détenteurs de projets en cours. Mais surtout fait-elle remarquer «je suis en recherche de montage financier. J'ai deux films en écriture. Le documentaire sur Mes tailleurs de pierre et aussi à la recherche d'une coproduction pour le long-métrage qui me permettra d'accompagner le scénario qui a été retenu dans le cadre de Midi talent» et de préciser: le film s'appelle Medaillti «Ma médaille». Une histoire d'amour père/fille qui traverse ensemble le théâtre politique du terrorisme de la fin des années 1990 et la transition des années 1990 et ce qui viendra après...Cette histoire d'amour va s'inscrire à cette époque. Ils vont aller ensemble chercher une médaille mondiale de karaté. C'est une sorte de réconciliation entre une fille et son père, une fille et son pays, une fille et elle-même. Je suis à la recherche de coscénariste éventuellement.» L'Algérie a eu droit également dimanche soir au clin d'oeil musical quand Maiwenn entamait sa montée des marches pour son nouveau film Mon Roi. Les festivaliers auront eu droit au morceau le plus endiablé du groupe L'Orchestre national de Barbès (ONB) alaoui et un morceau raï SVP! Mon roi qui raconte les déboires d'un couple qui se déchire, joué notamment par le grand Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot fera aussi entendre de la musique algérienne lors d'une séquence avec des comédiens maghrébins qui jouent, dont Djamel Mbarek, en rôle secondaire (déjà aperçu dans El Wahrani de Lyes Salem). Un film physique, bourré d'énergie. Enfin, on aura bien distingué le nom de la famille Belkhodja (la sienne) en dédicace... Bref, l'Algérie en hors champ, en attendant qu'elle retrouve enfin un jour sa bonne place.