Un délai de réflexion de quinze jours a été pris dans le but de trouver une solution à cette impasse. Hier, quelque trois mois et demi après la mise à l'écart du secrétaire général du puissant syndicat de Sonatrach, celui-ci a décidé de mettre un terme au gel de ses relations avec la direction générale du groupe. Cela s'est passé, hier, à la faveur de la rencontre qui a regroupé à l'hôtel Ryad le conseil et le secrétariat national. La réunion, qui a poursuivi ses travaux à huis clos assez tard dans la journée, a été ouverte en présence de trois secrétaires nationaux, Sidi Saïd étant absent pour le moment. Il s'agit, respectivement, de Salah Djennouhat, chargé de l'organique, Mohamed-Lakhdar Badreddine, chargé des affaires économiques et secrétaire général de la puissante fédération des pétroliers dont dépend ce syndicat et, enfin, Boualem Bouzidi, chargé des conflits sociaux. Les responsables présents, voulant lever toute équivoque et mettre un terme aux spéculations qui avaient circulé à propos de la mise à la retraite d'office du secrétaire général du plus puissant syndicat du pays, ont tenu à souligner que l'Ugta, dans sa démarche, «ne cherche nullement l'affrontement». C'est pour cette raison, du reste, qu'il a été décidé de «lever le gel intervenu dans les rapports entre le syndicat et la direction du groupe dès le lendemain de la mise à l'écart, toujours inexplicable, de Hamid Setti». Dans le même temps, une quinzaine de jours a été accordée au syndicat et, accessoirement, aux responsables de Sonatrach, dans le but de trouver une sortie honorable à ce bras de fer feutré, n'arrangeant nullement les intérêts de la «boîte» ni ceux de l'économie nationale. Passé ce délai, apprend-on, si rien de concret ne se profile, les conseil et secrétariat nationaux se réuniront de nouveau, «en toute souveraineté et indépendance», tient-on à préciser, dans le but de désigner un secrétaire général intérimaire en attendant la conférence nationale du syndicat, prévue pour le mois de juin de l'année prochaine. D'ores et déjà, il est permis de dire que Setti ne reviendra pas. Les choses, en effet, sont allées trop loin. Les responsables de Sonatrach sont allés jusqu'à défoncer son bureau et en changer les serrures. Tout porte à croire, donc, que la rencontre d'hier n'était qu'un pas vers un arrangement à l'amiable entre la direction de Sonatrach et son partenaire social. Le mandat d'un syndicaliste, tient-on à rappeler, n'est pas éternel. De même que l'intérêt du syndicat et de l'entreprise doivent primer en toutes circonstances. C'est cette réflexion, croit-on savoir, qui motive la sagesse dont a su faire montre le syndicat de Sonatrach qui promet, en passant, qu'il ne se laissera pas faire pour autant, notamment dans son engagement indéfectible contre le projet de loi sur les hydrocarbures.