Un groupe de cinq travailleurs de la Direction de production (DP) de Hassi-Messaoud parmi les 14 licenciés ont été reçus avant-hier par Sidi-SaId, secrétaire général de l'UGTA, qui leur avait promis de prendre en charge leurs doléances. Le groupe de travailleurs, dont la confirmation de licenciement serait intervenue à la veille du 1er mai, s'est entretenu pendant une demi-heure avec le patron de la Centrale syndicale et cela, en l'absence du secrétaire général de la Fédération des pétroliers. Ainsi la prise en main de ce dossier par Sidi-SaId est qualifiée par le collectif des travailleurs de la DP de “camouflet pour la fédération et pour son secrétaire général, accusé d'avoir trop tardé pour trouver une solution à ce conflit qui dure depuis plus de huit mois”. Un retard inexpliqué aux yeux de nombreux syndicalistes qui n'hésitent pas à pointer un doigt accusateur à l'endroit du secrétaire général de la Fédération des pétroliers à qui on reproche son indifférence à traiter un dossier qui relève pourtant de ses prérogatives. Un dossier qui ne cesse par ailleurs de porter préjudice aussi bien à l'UGTA qu'à toute l'entreprise de Sonatrach. Certains sont allés jusqu'à l'accuser d'être derrière le blocage pour la réintégration de ces travailleurs. “Comment se fait-il qu'un secrétaire général d'une puissante fédération comme celle des pétroliers n'arrive pas à faire appliquer les décisions de la commission supérieure de discipline ? Cela est impensable”, s'interroge un groupe de travailleurs de Hassi-Messaoud. D'autres se demandent “où sont les promesses de M. Lamouri, secrétaire du syndicat d'entreprise, et de M. Benazouz qui se disaient optimistes et qui avaient promis de ne pas laisser tomber ces pères de famille ?” Beaucoup de syndicalistes disent ne pas comprendre cette régression dans la manière de gérer les conflits de travail au sein de Sonatrach en affirmant que “ce n'est pas dans la culture de la fédération, qui a sauvé l'Algérie par ses positions tranchées contre la privatisation de Sonatrach, de se laisser éclabousser par une affaire dont le traitement ne pourra dépasser le niveau et le cadre d'une section syndicale”, indiquent les représentants de travailleurs. La colère des travailleurs et des syndicalistes est exacerbée par le fait que les 14 travailleurs sont passés par deux commissions de discipline et qu'au moment où ils attendaient leur réhabilitation, ils sont remerciés un 1er Mai. L'on se rappelle que ces travailleurs avaient été licenciés pendant le Ramadhan et à la veille de l'Aïd dans des conditions humiliantes sans que la section syndicale de la DP de Hassi-Messaoud bouge le petit doigt. Elle est même accusée “d'avoir précipité cette décision et cela avec l'accord de hauts responsables syndicaux de la fédération”, ont indiqué des travailleurs qui avaient, pour rappel, dénoncé la section syndicale de la DP. “Nous condamnons et dénonçons la passivité et l'à-plat-ventrisme par lesquels s'est distinguée la section syndicale de base qui a affiché un mépris sans précédent à l'égard de leurs collègues travailleurs en approuvant des sanctions laissant quatorze familles dans la détresse”, avait souligné dans un document le collectif de la DP. Ces derniers affirment que “la fuite en avant continue au sein de l'entreprise citoyenne et l'indifférence de certains syndicalistes aussi”. Les travailleurs ne veulent pas mettre tout le monde dans le même sac et saluent la position courageuse de certains syndicalistes de la fédération et du syndicat d'entreprise. Pour sa part, le secrétaire général de la fédération, M. Benazouz, dit avoir entrepris toutes les démarches nécessaires pour la réintégration de ces travailleurs et rejettent les accusations qu'ils qualifient d'infondées. “Nous avons même saisi le secrétaire général de l'UGTA Sidi-Saïd sur ce dossier”, indique-t-il avant de préciser qu'il continuera à travailler pour que ces travailleurs recouvrent leurs droits.