La propagande des islamistes sur les réseaux sociaux en Algérie n'est pas une vue de l'esprit. Les chiffres révélés par le ministre des Affaires religieuse, Mohamed Aïssa, donnent froid dans le dos. Se basant sur une récente étude réalisée par le think tank américain, The Brookings Institutions, le ministre a indiqué que 46.000 comptes Twiter font l'apologie du terrorisme et appelant les citoyens Algérie à l'adhésion à l'organisation de Daesh (Etat Islamique). La bataille a changé de camp, de méthode et de lieu. Ce ne sont plus les mosquées, les écoles ou les lieux publics mais le monde virtuel que choisissent les organisations djihadistes pour faire leur propagande djihadiste. Ce «terrain» virtuel fertile qu'est Internet constitue une redoutable arme de guerre entre les mains des islamistes. Ils en font un terrible moyen pour l'endoctrinement à distance et l'enrôlement dans l'activisme djihadiste. Il ne suffit donc pas de revoir le contenu du discours religieux et d'uniformiser les méthodes pour une information cultuelle correcte dans nos mosquées. Il faut aussi se pencher sérieusement sur les contenus qui circulent sur la Toile où l'extrémisme religieux a le vent en poupe. Un véritable défi à relever pour les services de sécurité algériens qui doivent s'armer pour la cyberguerre, maintenant qu'ils ont largement gagné la guerre des maquis. Le ministre des Affaires religieuses qui accuse la secte takfiriste d'être derrière cette vaste campagne propagandiste internationale qui cible particulièrement l'Algérie ces derniers mois, affirme que 90% des terroristes européens ont été manipulés à travers l'Internet et non pas par les mosquées, les écoles coraniques et les médias traditionnels. Mohamed Aïssa appelle ainsi à élever la vigilance et à accentuer la surveillance pour faire face à cette nouvelle vague de terrorisme international qui a déjà provoqué la destruction de deux pays au Moyen-Orient: la Syrie et l'Irak. Il ne suffit donc pas d'éliminer les terroristes qui sont dans les maquis. Le plus grand combat contre le terrorisme, c'est la lutte contre l'extrémisme religieux qui revient en force dans notre pays. En février 2015, le ministre des Affaires religieuses a annoncé la création prochaine d'un Observatoire national de lutte contre l'extrémisme religieux. Ce ministère sera conjointement chargé avec ceux de l'Education, de la Culture et des Collectivités locales d'analyser «des phénomènes liés à l'extrémisme religieux, la mise à nu des plans élaborés en la matière», notamment dans les espaces éducatifs et culturels». Cet Observatoire aura pour mission de «préserver la nation, à travers la protection des références religieuses nationales fondées sur le rite malékite», a expliqué Mohamed Aïssa.