Ce stade n'a pas dû être inspecté d'une manière totale. L'annulation du match OMR-MCA de jeudi dernier en raison de l'effondrement d'une partie des gradins du virage sud du stade du 20-Août d'Alger relance le débat sur la sécurité dans les stades. Ici, il ne s'agit pas de violence mais d'un fait divers qui aurait pu avoir des conséquences graves. En effet, il est heureux que l'effondrement en question ait eu lieu dans la soirée du mercredi à jeudi, c'est-à-dire à un moment où il n'y avait personne dans les tribunes. On imagine d'ici le drame qui aurait pu se produire s'il avait eu lieu lors du match OMR-MCA, lorsque le virage aurait été plein comme un oeuf. La chance, également, a voulu que rien ne se produise dans l'après-midi du mercredi qui avait vu le NAHD accueillir le WAT dans ce même stade, devant un public, certes clairsemé, mais qui n'en avait pas moins été exposé au danger. Rappelons qu'en 1982, ce même stade avait été, déjà, le théâtre d'une catastrophe à cause d'une terrible négligence. C'était le jour où le NAHD recevait le MCA devant un public des grands jours. Il y avait tellement de monde que des dizaines de personnes n'avaient pas trouvé mieux que d'aller s'installer sur le toit du même virage sud. Un toit qui datait de la construction du stade fait pour abriter le public et non pour supporter la charge des spectateurs. Et le toit avait fini par céder occasionnant la mort de plusieurs spectateurs alors que d'autres ont été marqués (paralysie) à vie. Incontestablement, ce jour-là ce drame incombait à ceux qui avaient laissé le stade se remplir à ras bord et à ceux qui n'avaient pas pris la précaution d'interdire l'accès de la tribune aux spectateurs. Aujourd'hui, le stade du 20-Août refait la une de l'actualité sportive. Ce stade est en réfection depuis de longs mois. Le séisme du 21 mai 2003 a eu des répercussions sur sa vieille armature. Les travaux qui s'y déroulaient étaient prévus de longue date. Le séisme n'a fait qu'accélérer leur mise en route. Ce qu'il y a lieu de se demander c'est si les responsables concernés ont bien examiné ce stade. On croit savoir qu'il y a un an de cela, le CTC avait interdit son exploitation pour les besoins du football sauf si les matches venaient à se jouer à huis clos. Les deux clubs qui y reçoivent, l'OMR et le CRB avaient mal pris la chose, ce qui avait poussé l'APC à revoir sa stratégie et à n'ouvrir que quelques tribunes (dont le fameux virage) aux spectateurs. Il convient de bien situer les choses. C'est de la vie des gens qu'il s'agit. Remporter un ou trois point vaut-il plus que cette vie? La grogne (ou pseudo grogne) des supporters est-elle plus importante que cette vie ? Et puis, ne sommes-nous pas forcés de nous demander si ce stade a été convenablement inspecté. Cette partie des gradins qui s'effondre ne l'a pas été sous l'effet d'un marteau-piqueur. L'état de l'infrastructure devait être assez dégradé pour qu'il en arrive à céder d'un coup. Il faut que toute la lumière soit faite sur ce problème pour que force reste à l'autorité et à se prévention. Grâce à Dieu une catastrophe a été évitée jeudi, il ne faudrait pas attendre que s'en produise une pour prendre des mesures. D'ailleurs, on se demande comment la première tribune du 20-Août est ouverte au public alors qu'en dessous il y a un énorme chantier. Et dans la même optique, il n'y a pas que le 20-Août à stigmatiser. On croit savoir que la Ligue nationale de football a incité il y a quelques semaines, les autorités responsables des stades de Bologhine, d'El-Harrach, d'Hussein-Dey et de Kouba à entamer des travaux pour assurer la sécurité et des spectateurs et des joueurs. La LNF indique que si rien ne se faisait, elle ne programmerait plus de matches dans ces stades. Seulement, et elle le sait, elle risque de se heurter aux présidents de club dont certains ont le bras assez long pour faire pencher la balance en leur faveur. On voit où se situe l'un des drames du football algérien où l'appât de la victoire vaut mieux que la vie d'un spectateur ou d'un joueur.