Certains professionnels du secteur revendiquent en vain la mise en place de l'Agence du médicament Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui tente péniblement d'instaurer une éthique dans le secteur bute sur ce puissant lobby. Pénurie fréquente et récurrente, rupture de stocks et spéculation, le marché algérien des médicaments souffre de graves dysfonctionnements. Selon des pharmaciens plusieurs médicaments manquent sur le marché. Cela est confirmé par les responsables du Syndicat national de pharmacies, d'officines(Snapo) qui citent le nombre d'environ 300 médicaments non disponibles sur le marché. Il semble que le dysfonctionnement qui caractérise le marché des médicaments a de beaux jours devant lui en Algérie. Depuis quelques années, les spéculateurs infestent ce secteur très sensible. Certains médicaments, prescrits dans le cadre du traitement de maladies graves ou chroniques, connaissent souvent des situation de rupture de stocks. Les responsables du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (Snapo), font part presque chaque année du manque inquiétant de médicaments dans les pharmacies et les hôpitaux, alors que des stocks de médicaments périmés avaient été enregistrés dans l'ensemble des officines. Certains évoquent l'influence des multinationales qui détiennent le monopole sur leurs molécules et ne délivrent pas d'autorisations pour la commercialisation des génériques dans les pays du Sud. Pour d'aucuns, le secteur des médicaments est contrôlé par les lobbys et la mafia des médicaments. Ces derniers n'hésitent pas à importer des quantités de médicaments dont la date de péremption est très proche qu'ils écoulent souvent à des prix forts leur assurant une importante marge bénéficiaire. Le cercle vicieux des lobbys exercés sur les décideurs dans les hôpitaux et le personnel technique n'est jamais brisé à ce jour. Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui tente péniblement d'instaurer une éthique dans le secteur bute sur ce puissant lobby. Dans ce sens, on croit savoir que des partis politiques évoqueront le sujet à l'Assemblée populaire nationale et qu'ils réclameront un débat ainsi que l'ouverture d'une enquête sur ces pratiques. Certains partis vont même jusqu'à réclamer la publication de la liste des entreprises importatrices de médicaments «pour que le citoyen et l'opinion publique sachent qui importe quoi en Algérie». Pour nombreux observateurs, les grands programmes d'investissement annoncés en grande pompe ne pourront voir le jour, car la règle des 51/49% régissant les investissements étrangers en Algérie dissuadent les firmes de s'implanter. Les importations illicites, la surfacturation sont entre autres problèmes marquant ce secteur. L'hémorragie qui affecte les effectifs des médecins algériens s'ajoute à cet incurable problème qui touche de plein fouet le médicament. En cette conjoncture de vaches maigres où les revenus extérieurs du pays ont diminué de moitié, le gouvernement a promis d' encourager la production nationale et de faciliter l'investissement dans ce créneau industriel. Par ailleurs, la facture des importations des produits pharmaceutiques a baissé de 39% durant les cinq premiers mois de l'année 2015. Certains professionnels du secteur revendiquent en vain la mise en place de l'Agence du médicament, qui se substituera à la direction de la pharmacie, dont la gestion sera indépendante du ministère de la Santé. Cette agence est censée contribuer à l'amélioration de la disponibilité du médicament. Elle aura pour mission l'enregistrement, l'homologation des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux, la délivrance des visas pour l'importation de médicaments, la détermination de leurs prix à la production et à l'importation. La politique nationale de santé publique reste sujette aux critiques virulentes de la part des professionnels du secteur.