Incontestablement, le marché des médicaments demeure en ébullition, ces dernières années. Les pharmaciens ont, à maintes reprises, exprimé leur désarroi, afin d'interpeller l'intervention des pouvoirs publics pour mettre un peu d'ordre dans un secteur aussi important que celui de la santé publique. En effet la pénurie de certains médicaments, indispensables soient-ils, démontre l'état comateux dans lequel se trouve le marché des médicament en Algérie. Cette déficience est due, d'une part, à l'approvisionnement qui est insuffisant par rapport à la demande sur le marché et d'autre part à la spéculation ou bien les ruptures de stocks font encore défaut. Cependant, il faut dire que ces motifs, eux-mêmes, ont été le résultat d'une perturbation causée, selon le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), par la signature tardive du ministère de la Santé des programmes d'importation de médicaments. Le retard accusé dans l'exécution des programmes par le ministère de la tutelle a provoqué donc un déséquilibre sur le marché, puisque certains grossistes de médicaments ont fait des stocks craignant de fortes pénuries, ce qui a aggravé la crise et provoqué la pénurie de médicaments. Outre problème auquel les pharmaciens sont confronté, ceux qui se rapporte aux marges bénéficiaires qui, sont réduites à moins de 20%, alors qu'entre-temps celles des grossiste ries sont revues à la hausse. Adoptée par le conseil du gouvernement, le mois de mai dernier, cette mouture constitue un écueil insurmontable, obligeant les 8 000 pharmaciens d'officine à mettre la clé sous le paillasson. Notons que 30% d'entre eux ont déjà fermé boutique, alors que 6 000 autres sont endettés à 80% et menacés de fermeture. Le Snapo hausse le ton pour exprimer un rejet catégorique de cette nouvelle mouture ; il compte organiser des actions radicales et peut-être même un débrayage national ouvert. Apparemment, ces agressions interminables contre les pharmaciens d'officine remet en cause l'existence même de cette profession. Mais il souligner que l'une des raisons fondamentales de cette situation dramatique pour plus de 8000 pharmaciens d'officine, est l'absence de dialogue entre les décideurs et les représentants de cette profession. A ce titre le ministre de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière, M. Saïd Barkat, a reçu, samedi au siège de son département ministériel, respectivement les représentants des syndicats des maîtres assistants et des pharmaciens d'officine (SNAPO), a-t-on appris auprès du ministère. Lors des deux audiences, les discussions ont porté sur les voies et moyens d'"améliorer" la concertation au service du citoyen, a-t-on précisé de même source. M. Barkat a déjà rencontré le syndicat des professeurs et la fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) et le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSSP), rappelle-t-on. Par ailleurs, la direction de la pharmacie du ministère rappelle aux opérateurs pharmaceutiques que la période de dépôt des programmes prévisionnels d'importation pour 2009 a été fixée du 1er septembre au 15 octobre 2008.