Alors que la norme est de 25 kilos de viande par personne et par an, l'Algérien n'en consomme que 20 kilos seulement. L'adhésion des éleveurs à une feuille de route tracée par le gouvernement Sellal, qui suggère instamment une association des abattoirs liée aux éleveurs et ce, pour la traçabilité de la production nationale, a été recommandée par le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi. Le ministre de l'Agriculture, qui présidait hier une réunion regroupant les membres de la Fédération nationale des éleveurs dans la filière viande, a relevé deux points manquants à cette démarche des pouvoirs publics. Il s'agit de l'adhésion des éleveurs à ce programme et aussi une organisation dotée d'un «long souffle» car, a-t-il souligné, «la route est longue et le secteur a besoin de ceux qui en ont». Le ministre qui s'exprimait dans une allocution d'ouverture des travaux de la rencontre, laquelle s'est déroulée au siège du ministère, a estimé qu'il «reste à trouver une méthode de travail pratique, de concert avec les principaux acteurs de la filière, pour valoriser encore plus la production nationale». Ferroukhi a aussi indiqué que d'autres réunions similaires se tiendront prochainement avec les protagonistes des autres filières du secteur afin d'assurer une alimentation animalière régulière et de qualité et par là relancer le secteur tout en le diversifiant. Cette rencontre sera suivie par d'autres réunions du même type, au niveau local notamment, et avec les autres représentations du monde de l'agriculture, a assuré Sid-Ahmed Ferroukhi tout en plaidant à ce qu'elles soient un cadre de consultation, de concertation et d'écoute. Le ministre a rappelé que «depuis 2008, beaucoup de choses ont été réalisées dans le cadre du programme arrêté par les pouvoirs publics. Des dispositions ont été prises depuis cette date», a-t-il enchaîné, tout en relevant que «notre plus grande richesse, ce ne sont pas les pâturages et le bétail. Ce sont les éleveurs du bétail». A propos d'alimentation du bétail, le premier responsable du secteur, qui a fait part de «l'engagement du gouvernement à soutenir la filière», a fait remarquer qu'il existe quelque «deux millions d'hectares de pâturage, nécessitant protection et une meilleure gestion», qui n'attendent qu'à être exploités et valorisés. L'Algérien, souligne-t-on, consomme en deçà de la norme mondiale en matière de viande. Alors que les recommandations de l'OMS et de la FAO sont de 25 kilos de viande par personne et par an, l'Algérien n'en consomme annuellement qu'entre 18 et 20 kilos seulement. Le marché local algérien est toutefois soumis à une forte dépendance des importations, alors que la production nationale s'affaiblit de plus en plus face à une demande progressive du marché national au vu de l'amélioration du niveau de vie de l'Algérien moyen. Selon les chiffres officiels, l'Algérie produit annuellement 350.000 tonnes de viandes rouges et 250.000 tonnes en viandes blanches. Soit un total de 600.000 tonnes par an pour un besoin national de consommation d'environ un million de tonnes/an. Au cours de cette année, le ministère de l'Agriculture a indiqué que la production de viande rouge a augmenté de 100.000 tonnes. Ce qui reste insuffisant et l'Algérie a dû récemment importer entre 30.000 et 40.000 tonnes de viande congelée durant le mois de Ramadhan dernier, contre 20.000 tonnes l'année dernière. Après le discours d'introduction du ministre, les représentants de la Fédération nationale des éleveurs de bétail et les délégués de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), accompagnés des cadres supérieurs du ministère de divers secteurs de la filière, ont poursuivi leur rencontre «à huis clos». La Fédération nationale des éleveurs a été créée en 2008 sous l'égide de l'Unpa. Elle regroupe les éleveurs des zones de concentration d'élevage dans 18 wilayas du pays. Même si aucune allusion n'a été faite quant à la relation entre cette rencontre et la célébration très prochaine de la fête de l'Aïd El Adha, il n'en demeure pas moins qu'elle vient bien à propos alors qu'on colporte déjà le propos que le mouton coûterait en ce moment même entre... 60 et 70.000 dinars la tête.