Le FFS va boycotter la cérémonie d'ouverture de la session en guise de protestation contre le passage de la LFC 2015 par voie d'ordonnance. Les élus du peuple seront au rendez-vous. La session parlementaire d'automne s'ouvre aujourd'hui. «L'ouverture de la session d'automne intervient conformément aux dispositions de l'article 118 de la Constitution et de l'article 5 de la loi organique N° 02-99 portant organisation et fonctionnement de l'APN et du Conseil de la nation et régissant les relations fonctionnelles entre les deux chambres du Parlement et le gouvernement», précise un communiqué de l'APN. Après une pause de plus d'un mois, les élus du peuple rejoindront l'hémicycle pour débattre des projets de lois. Cette session promet d'être houleuse. Intervenant dans une conjoncture économique difficile marquée par la dégringolade des prix du pétrole, le débat politique risque de s'enflammer durant cette session. Nul n'ignore que les partis politiques ont vivement dénoncé le passage de la loi de finances complémentaire de 2015 par ordonnance. Le groupe parlementaire du FFS va boycotter la cérémonie d'ouverture de la session en guise de protestation contre le passage de la LFC 2015 par voie d'ordonnance. «Les parlementaires du FFS ne participeront pas à une cérémonie purement protocolaire d'un Parlement qui persiste dans son incapacité à jouer un autre rôle que celui d'une chambre d'enregistrement», a affirmé le chef du groupe parlementaire Chafaâ Bouiche. Pour lui, «passer la loi de finances complémentaire (LFC) et l'amendement du Code pénal entre deux sessions parlementaires, constitue une violation de l'esprit de la Constitution et du fonctionnement normal des institutions de l'Etat et confirme l'hégémonie de l'Exécutif sur le législatif». Les autres partis de l'opposition ne vont pas passer sous silence cette affaire. Ces derniers vont certainement revenir à la charge durant les plénières pour tirer à boulets rouges sur le gouvernement. L'équipe Sellal sera, sans doute, appelée à donner des explications sur son plan de sortie de crise. En tout cas, l'exercice est loin d'être facile pour l'Exécutif. Par ailleurs, cette session s'annonce très importante puisque le projet phare de la révision de la Constitution est attendu. Reporté à plusieurs reprises, le chantier constitutionnel connaîtra enfin le bout du tunnel. Le président de la République aurait même convoqué plusieurs réunions avec les hauts responsables pour discuter du sujet en question. Le chef de l'Etat avait déclaré dans son discours qu'il a rononcé lors du 53e anniversaire de la fête de l'indépendance que «le projet de révision de la Constitution est en phase de finalisation ultime». Pour les observateurs de la scène politique, le projet sera probablement entériné avant la fin de l'année en cours. Ce qui est certain, c'est que l'adoption du projet par les deux chambres du Parlement ne passera pas sans bruit. L'opposition, qui a boycotté les consultations, attend juste le moment opportun pour vider son sac. Le projet de loi portant sur la violence contre les femmes est un autre sujet qui risque de provoquer la polémique. Bloqué depuis plusieurs mois au niveau du Sénat, ce projet devra connaître son sort durant cette session. Des associations et des ONG ne cessent d'interpeller le gouvernement sur l'urgence à adopter ce projet. Amnesty International Algérie a envoyé dimanche dernier une pétition signée par 3000 personnes au Premier ministre l'interpellant sur les mesures à prendre pour adopter ce projet.