Sept civils ont été tués dans l'est de la République démocratique du Congo dans une attaque perpétrée samedi par des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), a déclaré hier un responsable administratif local. L'attaque a eu lieu dans l'après-midi à une dizaine de kilomètres à l'est de Mbau, dans le nord de la province du Nord-Kivu, a précisé Amisi Kalonda, administrateur du territoire de Beni. Rebelles implantés depuis vingt ans dans l'est de la RDC, les ADF sont accusés d'avoir tué plus de 400 civils - essentiellement à l'arme blanche, dans une série de massacres au cours des dix derniers mois dans le territoire de Beni et ayant débordé dans la Province Orientale voisine. «Hier on a retrouvé trois corps et aujourd'hui quatre autres, cela fait sept morts», a déclaré M. Kalonda, joint par téléphone de Goma, la capitale du Nord-Kivu. L'administrateur a affirmé que l'attaque avait eu lieu dans une zone où les forces armées nationales (FARDC) «ne sont pas installées» et dont les habitants avaient été évacués face à la menace des ADF. N'en pouvant plus de leurs conditions de déplacés, les habitants étaient rentrés récemment chez eux pour pouvoir cultiver leurs champs et se nourrir, a-t-il ajouté. Dans un communiqué, le Centre d'étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l'Homme (Cepadho), ONG basée à Beni (250 km au nord de Goma), donne également un bilan de sept morts, dont six par décapitation, et le septième tué à l'arme blanche. Joint par téléphone, le lieutenant Mike Hazukay, porte-parole de l'opération des FARDC chargée de lutter contre les ADF a confirmé que les rebelles avaient attaqué des civils dans le territoire de Mbau. L'officier a indiqué avoir eu connaissance de quatre morts, tués à la machette, mais a reconnu que ses information étaient encore incomplètes et que le bilan risquait d'être plus lourd. Arrêté en avril, le chef des ADF, Jamil Mukulu, a été extradé en Ouganda en juillet. La succession des attaques attribuées aux ADF a provoqué en mai un mouvement de contestation populaire dans la région de Beni, une importante place commerciale, contre les autorités congolaises, accusées, jusqu'au sommet de l'Etat, de faillir à leur devoir de protéger les habitants. Conformément à une promesse qu'il avait faite sept mois plus tôt, le président congolais Joseph Kabila a remplacé début juin le commandant de l'opération militaire contre les groupes armés dans le nord du Nord-Kivu.