Les intempéries qui ont touché la ville de Skikda ont finalement causé plus de dégâts que ne le laissaient penser les sources officielles auxquelles nous avions eu accès la veille, lundi. Hier, après une relative amélioration des conditions climatiques, nous avons en effet pu nous rendre sur le terrain et constater de visu l'ampleur des ravages causés un peu partout. C'est ainsi que jusqu'à hier, la plupart des routes principales étaient encore fermées à la circulation, alors que les gens étaient rares à être retournés au travail pour les mêmes raisons. Des sources concordantes indiquent, dans le même temps, que pas moins de 8 personnes ont trouvé la mort, dont deux au niveau du chef-lieu de la wilaya, et les quatre autres dans des hameaux isolés, suite aux effondrements partiels de leurs demeures. La ville de Skikda a connu une inondation de la même ampleur que celle qui l'avait touchée au début des années 80. Ces inondations, a-t-on pu apprendre, ont fait pas moins de 8 morts, résidant toutes dans des quartiers défavorisés de la wilaya. Deux d'entre eux résidaient au centre de Skikda et les six autres victimes habitaient la commune de Salah Bouchaour (ex-Gaston-Ville). D'ailleurs, de nombreuses familles dans cette région ont perdu leurs demeures qui se sont écroulées sous leurs yeux, sans parler des pertes matérielles, surtout dans les quartiers bas de Skikda (20 Août, Merdj Eddid, les cités 500 et 700 Logements, les Allées... etc). Jusqu'à hier, la plupart des magasins et locaux commerciaux étaient encore fermés dans ces régions sinistrées. Les routes, qui ont été longtemps négligées, se retrouvant dans un état pas plus lamentable qu'auparavant, ont été bloquées pendant plus de 24h. Par mesure de sécurité, ce qui a gâché la fête de l'Aïd à plusieurs familles qui habitent en dehors de la ville de Skikda sans nouvelles de leurs proches pendant plusieurs jours puisque même le téléphone, fixe et mobile, était en panne, en même temps que l'électricité, coupée durant la quasi-totalité de journées de dimanche et lundi. Après la pluie, vient toujours le beau temps, dit-on, mais que va-t-il arriver à ces familles SDF, au nombre de 200 selon les bilans préliminaires? Vont-ils connaître des jours plus heureux après ce calvaire et cet Aïd pour le moins mouvementé?