L'auteur se souvient d'une période de sa vie, entre 1920 et 1954, à M'dina J'dida d'Oran. L'insouciance au quotidien, tel est le regret d'un homme conscient. Conteur, il a émerveillé des générations, de jeunes et moins jeunes avec ses magnifiques histoires. Mohammed Belhalfaoui né en 1912 raconte comme un conte une période de sa vie à M'dina J'dida, le populaire quartier d'Oran. Le verbe facile, le mot recherché, l'adjectif qui qualifie les choses, Belhafaoui revient avec un recueil de nouvelles, au titre trop éloquent Victoire assurée. Ce recueil est dédié à la mémoire de ses deux camarades d'enfance Habib et Jilali, qui ne sont plus de ce monde. Belhalfaoui a trempé encore une fois sa plume dans l'encre indélébile pour exprimer ses sentiments et surtout mettre en exergue cette faculté d'être toujours présent. Malgré l'âge avancé, à l'aube d'un siècle révolu, le style de ce grand maître demeure d'actualité Victoire assurée n'est que cet ensemble cohérent de nouvelles qui vous (re) plongent dans ce passé, aujourd'hui révolu. Au total, 13 nouvelles, riches en vocabulaire, profondes en réflexion. Tournant autour de ce message «didactique» qui, de nos jours, se perd et s'oublie, ce sont les souvenirs d'antan qui sont ainsi égrenés. Des souvenirs de cette Algérie de 1920 à 1945 qui constituent l'assise de ce recueil. Le héros est en fait le quartier populaire d'Oran, M'dina J'dida. Il parle en poète inspiré, de son enfance à M'dina J'dida», quartier populaire d'Oran où il est né un jour de 1912 dans une modeste famille qui lui a transmis l'amour des belles lettres. Tous les ingrédients pour décrire la société d'antan ont été recensés par Belhalfaoui. La retransmission et la transcription de ce passé où l'inconscience de la jeunesse demeure cette ligne de mire qui nous fait oublier la misère. Peu de gens ont pris conscience de ce mal engendré par le colonialisme. Belhalfaoui a, à travers ces nouvelles, atteint parfois l'oeuvre romanesque du grand écrivain Mohamed Dib. Elaborée et néanmoins très symbolique. Victoire assurée est un voyage vers ce passé douloureux où l'indigène est cette personne «inférieure» placée sur le qui-vive par les colons. En filigrane, Belhalfaoui utilise le verbe avec simplicité et savoure toute la spontanéité des différents acteurs qu'il laisse jouer leur rôle. Le parapluie, Le spectacle n'était pas sur le stade... sont autant de métaphores luxuriantes à vivre. Telle la misère rampante, elle s'accroche à la vie humaine, à cet homme aux jumelles qui affronte tout au long de la journée son «on ne sait quoi». L'effet de cette misère aura des conséquences sur les moeurs de la famille algérienne durant les années coloniales. Une nuit qui durera 130 années et dont Belhalfaoui a vécu certains de ses moments les plus douloureux. Il nous présente aujourd'hui après sa mort, survenue en 1993 à Bobigny (France) 13 nouvelles d'une saveur inédite qui se laissent lire facilement. Belhafaoui nous a légué un trésor littéraire inestimable.