Après Israël et la France, le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi est en train de contrôler de plus en plus les Etats-Unis. L'homme d'affaires français vient de finaliser sa deuxième acquisition aux Etats-Unis dans le câble en quatre mois, faisant de son groupe Altice le quatrième câblo-opérateur américain. Le géant européen détient désormais Suddenlink (racheté pour plus de 9 milliards de dollars) et Cablevision (17,7 milliards). Drahi a chamboulé le paysage télévisuel américain, déjà bousculé par les désabonnements des consommateurs, concurrencé par les services de vidéo en ligne (Netflix, Hulu...) Patrick Drahi et son N°2, Dexter Goei, sont arrivés à Wall Street accueillis comme des dieux. Quatre mois après le rachat de Suddenlink, Patrick Drahi accroche un deuxième câblo-opérateur américain à son tableau de chasse. Cette fois, il s'apprête à débourser 17,7 milliards de dollars (15,6 milliards d'euros) pour mettre la main sur Cablevision, N°4 du secteur avec ses 3,1 millions d'abonnés. Pour cela, Patrick Drahi va à nouveau faire appel aux marchés. Il va lever 7 milliards de dollars de dette - qui viendront s'ajouter aux 7,7 milliards de dette déjà portés par Cablevision. À cela s'ajoutera une augmentation de capital de 3 milliards de dollars. L'opération donnera naissance au N°4 du secteur, totalisant 4,6 millions de dollars. Drahi convoiterait Verizon Communications FiOS, les activités du câble, de fibre optique et de cuivre de l'opérateur télécoms Verizon, évaluées à environ 34 milliards de dollars par les analystes. Il pourrait aussi s'emparer de Mediacom, qui était encore jusqu'à mercredi huitième câblo-opérateur américain, selon ces sources. Le nouveau magnat des médias et des télécoms a exclu à court terme des acquisitions de fournisseurs de contenus, disant vouloir se focaliser sur le très haut débit fixe et le mobile. L'opérateur télécoms T-Mobile US, filiale américaine de Deutsche Telekom, en quête d'un acquéreur, l'a contacté mais il n'a pas donné suite dans l'immédiat, selon des sources proches du dossier. T-Mobile avait rejeté en 2014 les avances d'un autre milliardaire français, Xavier Niel. Patrick Drahi entend utiliser aux Etats-Unis les recettes qui ont contribué à sa fulgurante ascension en Europe. Il a exclu jeudi d'engager une guerre des prix, se disant plutôt favorable à une guerre de la qualité des services alors que les consommateurs américains se désabonnent de plus en plus du câble, au profit de services de vidéo en ligne (streaming) comme Netflix, Hulu, Amazon Fire TV, Apple TV... aux tarifs souvent dérisoires par rapport à ceux des câblo-opérateurs. L'objectif final pour Drahi c'est de contrôler les médias dans le monde occidental avant de s'attaquer aux médias arabes et principalement Al Jazeera. [email protected]