L'Orchestre multinational, la soprane algérienne Amel Brahim Djelloul et le violoncelliste d'origine arménienne Aram Talalyan ont animé samedi soir à Alger, la cérémonie de clôture dans une fusion prolifique qui a mis en oeuvre de célèbres pièces du répertoire universel. Plus de 80 musiciens, sur la scène du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA) issus de sept nationalités, ont interprété une quinzaine des plus prestigieuses pièces de la musique classique, sous la direction du maestro Amine Kouider. Outre les musiciens algériens, des instrumentistes d'Afrique du Sud, d'Espagne, de France, du Japon, de Syrie, de Tunisie et de Suède, ont pris part à ce grand rassemblement à travers lequel, le génie créatif de grands compositeurs qui ont marqué l'histoire de la musique universelle fut revisité. Des pièces de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Georg Friedrich Haendel (1685-1759), Pietro Mascagni (1863-1945), Giacomo Puccini (1858-1924), Charles Gounod (1818-1893), Camille Saint-Saëns (1835-1921) et Piotr Illich Tchaïkovski (1840-1893) ont orné, durant près de deux heures de temps, le silence religieux de l'espace Mustapha-Kateb au TNA. L'Algérienne Amel Brahim Djelloul, soprano à la voix limpide et à la tessiture étendue, assurant la première partie du programme, a interprété des extraits d'opéras emportant l'assistance dans un voyage voluptueux, sur un tour de chant époustouflant de technique, de précision et de puissance. Des extraits des «Noces de Figaro» et «Don Giovanni» de W.A.Mozart, «Rinaldo» de G.F.Haendel, «Cavalleria Rusticana» de P.Mascagni, «Gianni Shicchi» de G.Puccini et «Roméo et Juliette» de C.Gounod ont été brillamment rendus par la cantatrice à la voix suave. Amel Brahim Djelloul, interprétant «Amediez» du grand chanteur algérien d'expression kabyle, Idir, a transcendé le temps de la cérémonie pour atteindre la dimension du rêve dans une belle randonnée onirique et devant un public littéralement conquis. Née à Alger en 1975, Amel Brahim-Djelloul a commencé son apprentissage musical par l'étude du violon, avant de se consacrer au chant à Alger. Partie à Paris pour se perfectionner, elle entre d'abord à l'Ecole nationale de musique de Montreuil, puis au Conservatoire supérieur de musique et de danse de Paris où elle obtiendra son diplôme en 2003. Reconnue et appréciée par ses maîtres, elle s'illustre en 2014 et en 2015 en France et à l'étranger en interprétant notamment Jonathas dans «David et Jonathas» et avec ses talents lyriques, elle chante «Zaïs» de Rameau à Versailles, au Concertgebouw d'Amsterdam et au Théâter an der Wien. En mai 2001, elle se produit à Alger lors d'un hommage à Francisco Salvador-Daniel (1830-1871) - compositeur qui a très tôt observé les analogies entre la musique andalouse et le chant grégorien, et en juin 2015 elle donne un remarquable récital au TNA. En deuxième partie de programme le violoncelliste virtuose Aram Talalyan interprétant «Concerto pour violoncelle No 1 en La mineur op.33» de Camille Saint-Saëns a entraîné l'assistance dans le sillage des sonorités mélancoliques de son instrument, bravant les difficultés d'interprétation dans un exercice aux exigences techniques élevées.