L'absence d'un siège adéquat l'empêche de procéder au recrutement d'un effectif nécessaire pour son fonctionnement. Le Conseil de la concurrence à présenté hier à Alger, son rapport d'activité au titre de l'année 2014, et annoncé avoir traité 20 affaires relatives aux pratiques anticoncurrentielles et restrictives à la concurrence. Il s'agit principalement d' abus de position dominante, d'exclusivité dans l'exercice d'une activité, d'exploitation abusive d'une entreprise à l'égard de son fournisseur, de pratique de prix de vente abusivement bas, et la non- notification de concentrations économiques. Lors de sa présentation, le président du conseil, M.Zitouni explique, que le conseil est un moyen pour stimuler l'efficience économique et améliorer le bien-être des consommateurs. Il est investi de trois missions principales, en l'occurrence le contrôle des concentrations économiques, l'expertise et le conseil, ainsi que son intervention en matière de concurrence, et les sanctions des pratiques restrictives à la concurrence. Dans ce sens, le conseil a été consulté essentiellement lors de fusion entre groupes importants, tels que l'acquisition du fonds national d'investissement et global Telecom Holding de 51% des parts d' Orascom. Or, depuis sa création en 1995, et après dix ans d'inactivité, son action demeure très diluée selon les observateurs. Ils dénoncent la faiblesse du volume des affaires traitées, et prennent pour argument le nombre de 22 affaires avant l'exercice 2013 et 20 dossiers au terme de l'année 2014. Devant les prérogatives dont il jouit, à savoir la possibilité d'intervenir sans restrictions pour consulter tous les documents nécessaires aux enquêtes, et surtout le droit d'émettre des sanctions qui peuvent aller jusqu'à des amendes de l'ordre de 12% du chiffre d'affaires de l'entreprise. Et ce en plus du statut d'autorité administrative autonome agissant au nom et pour le compte de l'Etat pour la protection de l'ordre public économique, nos interlocuteurs s'étonnent de l'absence de cet organe dans les chantiers les plus névralgiques de la scène financière et économique, notamment, la lutte contre l'activité informelle, le volume de produits contrefaits qu'elle renferme, et surtout la concurrence déloyale qu'elle impose. Ils ne peuvent s'empêcher de conclure que cet organe subit des pressions. Ils ne comprennent pas le fossé qui existe entre l'importance des prérogatives et du pouvoir alloué à ce conseil, et la faiblesse des moyens matériels et humains mis à sa disposition pour fonctionner et mener correctement sa mission. Cette disparité qui dénote forcément d'une volonté claire de le limiter dans son action, le conseil qui en principe doit faire le plaidoyer de la concurrence auprès des consommateurs, des entreprises, et des pouvoirs publics, l'énumère autant comme contrainte. Le président parle d'absence d'un siège adéquat qui l'empêche de procéder au recrutement d'un effectif nécessaire pour son fonctionnement, et relève la vétusté du système de rémunération et de carrière qui s'avère très peu encourageant. D'un autre côté, M.Zitouni semble vouloir rassurer en évoquant la jeunesse et l'inexpérience de cet organe et avoue «nous sommes en train d'apprendre, il nous faut quelques années pour se hisser au niveau de nos homologues étrangers, et atteindre notre vitesse de croisière».