La question du livre en débat Un cahier des charges établi par le Fonds national pour la promotion et le développement des arts et des lettres va tenter de réguler ce secteur et mettre la lumière sur les vrais éditeurs et les fossoyeurs du livre... Rappelez-vous à sa nomination, l'ancien directeur de la Bibliothèque nationale d'El Hamma mais aussi de l'Union des éditeurs arabes avait annoncé suite à son arrivée à la tête de ce département sensible que les budgets dédiés à la culture allaient connaître des réductions drastiques en raison de la crise économique. Après que le cinéma fut touché en premier par cette dernière sous le règne de l'ancienne ministre de la Culture Nadia Cherabi Labidi, voilà que l'actuel ministre de la Culture évoque la possible révision des critères d'attribution des subventions publiques aux éditeurs. Ce n'est même pas probable, mais officiel. Une nouvelle qui devrait enchanter certains de nos éditeurs qui à chaque approche du Salon international du livre et surtout pendant, dénoncent avec fermeté cette forme d'escroquerie dont jouissent certaines «fausses maisons d'éditions qui bénéficient d'aide sans grand résultat sur le terrain, si ce n'est pour se remplir les poches sans trop donner de crédit au livre». En effet, les critères d'attribution de l'aide publique à l'édition de livres apprend -on ont été revus pour bénéficier davantage aux éditeurs qui font «preuve de professionnalisme», a fait savoir lundi dernier Azzedine Mihoubi en direct des ondes de la Chaîne 1 de la Radio nationale. Il déplorera en outre que des «personnes inscrites au registre du commerce en tant qu'éditeurs» et ne possédant «ni siège, ni catalogue» bénéficient de subventions du ministère de la Culture au même titre que les professionnels qui «investissent» dans l'industrie du livre. Cette situation, qualifiée d'«injuste» par M.Mihoubi, s'applique également pour les aides accordées à l'édition dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe» où, a-t-il indiqué, des éditeurs ont demandé des subventions pour «des thèses universitaires et pour des titres déjà imprimés en 2007». Pour une meilleure visibilité des éditeurs candidats à l'aide publique, il a été annoncé qu'un «cahier des charges» avait été établi par le «Fonds national pour la promotion et le développement des arts et des lettres» lequel sera mis en application également dans le cadre de manifestations conjoncturelles comme celle de Constantine. insistant sur la nécessité d'une «réforme du système culturel algérien» Azzedine Mihoubi s'est dit favorable aux investissements privés. Il a, dans ce sens, indiqué que l'avant-projet de loi relatif à la promotion de l'investissement, devant être examiné durant la session en cours de l'Assemblée populaire nationale (APN), introduisait la notion d'«industrie culturelle» dans ses dispositions. Et de déclarer: «Nous allons assurer les conditions et l'environnement nécessaires pour encourager l'investissement privé dans le secteur de la culture.» Une commission sera d'ailleurs chargée de préparer une conférence nationale sur l'investissement dans le domaine de la culture, et est prévue «avant la fin de l'année» en cours. Evoquant les conditions socioprofessionnelles des artistes, le ministre a indiqué que l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (Onda) avait été chargé du rachat des années de cotisations manquantes pour les artistes ayant dépassé l'âge de la retraite et qui connaissent des difficultés matérielles. Cette opération effectuée par l'Onda répond aux «dispositions spéciales» pour les artistes proches ou ayant dépassé l'âge de la retraite sans avoir jamais cotisé, telles que prévues dans le décret relatif à la protection sociale des artistes publié en 2014. Des décisions pratiques qu'on espère porteront leurs fruits très bientôt.