Les routes en Algérie connaissent une véritable hécatombe à ciel ouvert. Quatorze personnes ont trouvé la mort et 23 autres ont été blessées, dans un grave accident de la circulation survenu, hier matin, à 110 km au sud de Hassi Messaoud, dans la wilaya de Ouargla à la suite d'une collision entre un autobus et un «porte-char» transportant un bulldozer. Les victimes sont des travailleurs du secteur des hydrocarbures, pour la plupart originaires des wilayas de Ouargla et d'El Oued. Le bus qui assurait la liaison Ouargla-In Amenas, transportait à son bord 54 voyageurs qui se rendaient à leur lieu de travail, selon les informations communiquées par les services de la gendarmerie, qui ont ouvert une enquête pour déterminer les causes de ce drame. Au cours de la même journée d'hier, trois accidents de la circulation ont été enregistrés respectivement à Alger, Tizi-Ouzou et Mascara, causant la mort de 3 personnes et en blessant 4 autres, selon des sources de la Protection civile. Ces chiffres viennent s'ajouter au bilan très lourd enregistré durant le mois en cours. En effet le mois de novembre a été particulièrement meurtrier. 98 personnes ont trouvé la mort et 740 autres ont été blessées dans des accidents de la circulation survenus à travers l'ensemble du territoire national. La plupart de ces accidents ont été enregistrés dans les régions du Nord. Alger vient en tête de liste suivie de M'sila, Bouira Médéa, Blida et Boumerdès. Pour ce qui est de la région nord-ouest, la wilaya de Tlemcen a enregistré 31 accidents , Oran 18 et Relizane 16. Concernant les wilayas du nord-est du pays, Sétif, BatnaConstantine, El-Oued, il est signalé le plus grand nombre d'accident. Toujours selon les informations de la Gendarmerie nationale, les axes les plus meurtriers sont les routes nationales Nos 02, 44, 04,05, 90, 11, 07, 12 et 23. Les principaux facteurs, selon les enquêtes diligentées sur place, sont essentiellement l'excès de vitesse, les dépassements dangereux, le non-respect du code de la route et les défaillances mécaniques. Par ailleurs, les routes en Algérie sont devenues une véritable hécatombe à ciel ouvert, le facteur humain est le premier responsable de ces bilans macabres, qui, outre les pertes en vies humaines, causent un véritable préjudice financier à la caisse publique (69 milliards de dinars soit 1,5% du PIB selon le ministère des Transports). A noter qu'au volet de la prise en charge des blessés, les pouvoirs publics dépensent plus de 35 milliards de dinars. Afin de remédier à cette situation catastrophique, ou comme certains observateurs n'hésitent pas à le qualifier de «terrorisme de la route», les pouvoirs publics ont mis en oeuvre un nouvel arsenal juridique, à travers notamment la révision de la loi 04/14 du mois d'août 2001, relative à la police de la régulation de la circulation. Un texte qui vise à sanctionner les conducteurs irrespectueux du code de la route à travers la mise en fourrière des voitures, le retrait immédiat du permis de conduire, l'augmentation des amendes en cas de conduite en état d'ébriété. La nouvelle loi adoptée par les deux chambres du Parlement, prévoit aussi des amendes allant de 10.000 à 100.000 DA, en cas d'excès de vitesse, ainsi que des peines d'emprisonnement pour toute personne qui place un ralentisseur. Il est également question de la mise en place d'un mécanisme pour garantir le contrôle périodique des véhicules au niveau de 111 agences privées de contrôle technique agréées par le ministère des Transports.