Le groupe des 5+5 doit être élargi aux pays sahélo-sahariens. Le sommet des 5+5 est une autre opportunité pour les participants, après le sommet tenu en Tunisie au mois de décembre 2003, de débattre de plusieurs dossiers qui touchent à la sphère économique, sociale et sécuritaire. Ainsi, l'immigration clandestine constitue l'une des priorités pour les pays du pourtour méditerranéen. Ayant souvent fait office de rampe de lancement pour les immigrants africains vers l'Europe, le Maghreb doit mettre en place un dispositif de coordination à même d'atténuer l'ampleur du phénomène. Même si l'idée de la création de centres de regroupement d'immigrants clandestins a été rejetée par les pays du Maghreb, il reste que ces derniers doivent renforcer les moyens de lutte contre ce phénomène qui constitue un véritable casse-tête pour les autorités de ces pays. D'après de récentes statistiques, l'Algérie, rapatrie quelque 7000 immigrants clandestins chaque année, venus des pays du Sahel et d'ailleurs, constituant, ainsi, un véritable bouclier pour l'Europe. Cependant le problème d'intégration reste toujours posé, avec le blocage de l'UMA, qui devait servir de cadre approprié pour la résorption de questions bilatérales entre les pays membres. L'immigration clandestine qui est intimement liée au trafic de drogue et au terrorisme, est le moyen tout indiqué pour les réseaux terroristes et maffieux qui utilisent la détresse humaine pour ériger des empires économiques au détriment de la santé des peuples des deux rives. A noter que les unités de la Gendarmerie nationale ont procédé, durant les mois d'octobre et de novembre derniers, à la saisie de plus de cinq tonnes de drogue, entre kif traité et stupéfiants. Ces saisies considérables ont été opérées pour la plupart, dans les zones frontalières ouest et sud-ouest du pays, à l'instar des wilayas de Illizi, Laghouat, Adrar, Naâma, Tlemcen et Saïda. Le véritable coup a été porté aux trafiquants de stupéfiants, le 20 avril 2003, au cours duquel il a été procédé à la saisie de 14 quintaux de stupéfiants. La solution doit donc passer par le démantèlement des champs de pavot dans le nord du Maroc et prévoir des cultures de substitution. L''autre dossier et non des moindres sur lequel va se pencher la réunion des 5+5 c'est celui du trafic de stupéfiants dont le Maroc est devenu une véritable plaque tournante. Il suffit de consulter la longue liste de saisies opérées par les services de sécurité du royaume chérifien au cours des deux derniers mois. En effet, pas moins de 15 tonnes de kif traité ont été saisies, sans compter bien entendu les dizaines de tonnes qui passent à travers les mailles du filet. Les réseaux de producteurs et de trafiquants de drogue au Maroc, est-il utile de le rappeler, jouissent d'une couverture au sein-même des institutions officielles. Des plantations entières de hachisch prospèrent dans le nord du royaume. D'ailleurs, c'est cette même marchandise qui sera par la suite écoulée dans les pays voisins. Cependant, et sachant que le problème de l'immigration clandestine prend comme origine les pays sahélo-sahariens, le dialogue doit désormais être élargi à ces pays pour éradiquer le mal.