Le chantier a été confié à l'entreprise algérienne au prix de 26 milliards de centimes, la moitie de la facture proposée par l'entreprise italienne. C'est parti! Les travaux portant sur la restauration de l'Hôtel de ville d'Oran ont été lancés hier en présence de l'huissier de justice. Le maître d'oeuvre est composé de la direction de l'urbanisme et l'Opgi, le projet a été confié à l'entreprise algérienne Hasnaoui Tarmim devant se lancer dans sa besogne le 8 septembre de l'année en cours. Un mois de retard est donc accusé. Pour cause, les lieux ont été encore occupés par l'entreprise italienne Sarl Rifit ayant cerné la bâtisse en installant ses échafaudages géants, à l'extérieur de l'immeuble, alors que l'intérieur de la cour principale est «envahi» par d'autres équipements encombrants. L'entreprise italienne s'est installée à Oran vers la fin de l'année 2012. Pour des raisons, qui ne sont pas encore dévoilées, ladite entreprise n'a, depuis 2012, pas lancé les travaux hormis l'occupation des lieux les transformant en une véritable base de vie. Sur le plan financier, le chantier a été confié à l'entreprise algérienne au prix de 26 milliards de centimes, la moitié de la facture proposée par l'entreprise italienne. Idem pour les délais de concrétisation du chantier. Contrairement à l'entreprise italienne qui devait rendre le projet prêt pour une durée de 36 mois, l'entreprise algérienne s'est engagée pour la livraison de l'Hôtel de ville dans un délai fixé à 18 mois. Tel que paraphé dans le contrat liant le maître d'oeuvre et l'entreprise réalisatrice, les travaux portent essentiellement sur la réhabilitation des façades de l'immeuble, son étanchéité et son plancher. Intransigeants. Telle est l'image que veulent donner les responsables locaux en charge de la problématique. Tout compte fait, le wali d'Oran ayant donné le coup d'envoi officiel des travaux, a, en se rendant sur les lieux, été explicite dans ses instructions en sommant ses lieutenants, le maître d'oeuvre notamment, sur la nécessité de suivre rigoureusement les travaux, mais également de mettre l'accent sur leur célérité tout en renforçant leur présence dans le chantier, accompagner l'entreprise algérienne qui s'est taillé le projet en lui facilitant toutes les démarches liées à la réalisation du chantier. «Levez toutes les contraintes et accompagnez l'entreprise», dira le wali d'Oran, Abdelghani Zaâlane, s'adressant à la représentante du maître d'oeuvre. Aucun des responsables locaux, dont le maire d'Oran, interrogés hier par L'Expression n'a voulu apporter de réponses sur le blocage, même si l'étude commandée à un bureau d'études étranger a nécessité 23 mois de délai. Le montant de cette étude aurait été, selon des informations difficiles à vérifier, de l'ordre de 700 millions de DA. Idem pour le retard accusé, les responsables locaux se sont pérennisés dans un silence radio. Pourtant, l'ancien wali d'Oran Abdelmalek Boudiaf (aujourd'hui ministre de la Santé) a mis en avant le caractère prioritaire de l'opération. Les lenteurs flagrantes accusées et cumulées dans la réalisation du chantier a, à plus d'un titre, posé des désagréments contraignants aussi bien pour l'APC d'Oran que pour les habitants et touristes de la deuxième capitale du pays. Les services de la commune d'Oran continuent de vivre cette situation de dispersion forcée. A titre provisoire, le cabinet du maire et ses bureaux annexes ont squatté ce qui était destiné à servir de lieu de rencontres culturelles, le centre culturel Emir Abdelkader. Il s'agit des locaux de l'ancien Prisunic, qui ont été récupérés puis rénovés. Plusieurs autres services ont, depuis 2012, été délocalisés dans d'autres quartiers. La bâtisse, abritant l'actuelle APC, devait initialement être mise à la disposition des artistes et hommes et femmes de lettres et de culture. Selon le maire d'Oran, Noureddine Boukhatem, l'Hôtel de ville servira tout aussi bien de lieu de rencontres culturelles une fois les travaux de rénovation achevés.