Après plus de trois années d'attente, le wali d'Oran, M. Abdelghani Zaâlane, a, enfin, donné le coup d'envoi des travaux de réhabilitation de l'hôtel de ville d'Oran. Le wali, qui s'exprimait sur les ondes de la radio locale, hier, a indiqué, qu'une enveloppe de 7 milliards de DA a été dégagée, pour la réhabilitation du siège de la mairie d'Oran et du quartier de Sidi El Houari. Le premier responsable de la wilaya a, en outre, annoncé l'installation d'une entreprise italienne, spécialisée en matière de restauration. Le siège de la mairie d'Oran a été vidé de tous ses services, il y a plus de 2 années. Les services, tout comme le cabinet du maire, avaient été transférés au Centre culturel multi-fonctionnel des ex Galeries algériennes « Prisunic », devenu « temporairement » le siège de la mairie d'Oran. Les travaux, signalons-le, accusent un énorme retard. Hormis les échafaudages installés, depuis presque une année, rien n'a été fait. Le siège de l'hôtel de ville s'est transformé en lieu de stockage du matériel servant à la réhabilitation des immeubles mitoyens. Ces échafaudages ont été installés en février 2013 et, en principe, les travaux devaient être lancés, en début d'année, soit vers la mi-mars. Il est à noter que ce projet entre dans le cadre d'une opération de «réhabilitation du vieux bâti», chapeautée par la DUCH, qui prévoit, également, une prise en charge similaire pour le siège du Consulat des Etats-Unis, sis Front de mer (cette structure a été incorporée, dernièrement, dans le sommier de consistance de la présidence de la République, rappelle-t-on) et ce, en attendant l'inscription d'autres structures, dans ce même programme. L'Hôtel de ville, un joyau architectural construit, en 1886, se distingue par sa rampe d'escalier en marbre rare où sont érigées des statues de deux lions en bronze, d'une belle mosaïque, d'une verrière à l'entrée principale, d'une toiture en ardoise et des cimaises d'œuvres d'art, relatant les différentes légendes liées au nom de la ville d'Oran. A noter que l'Hôtel de ville d'Oran est un monument encore non classé. Outre l'hôtel de ville, le wali a annoncé, hier, le lancement des travaux de réhabilitation du quartier de Sidi El Houari. Une douzaine d'immeubles et 6 places publiques, ainsi que plusieurs rues, seront réhabilitées, dans le quartier de Sidi El Houari. En effet, le wali d'Oran avait annoncé, en avril dernier, l'intention des pouvoirs publics de réhabiliter les vieux immeubles d'Oran et à leur tête les vieux quartiers de Sidi El Houari et Derb, entre autres. Ces vieux immeubles sont éparpillés, sur tous les anciens quartiers de la ville. Le cas le plus alarmant reste celui de Sidi El Houari qui recense, à lui seul, une bonne centaine d'immeubles (108) qui nécessitent une intervention urgente, en terme de rénovation. «La sauvegarde de ce quartier historique, cœur de la capitale de l'ouest du pays, doit être une priorité et une préoccupation continue des pouvoirs publics», avait estimé le responsable de l'association Santé Sidi El Houari' (SDH), le Dr Brikci, dans un entretien. Noyau principal de la ville d'Oran, ce quartier abrite plusieurs sites archéologiques, attirant des touristes dont 70 monuments non classés, 14 autres classés monuments nationaux, témoignant de plusieurs époques historiques qu'a connues la capitale de l'ouest algérien. Toutefois, l'état des lieux est lamentable: des joyaux architecturaux du 19ème siècle s'effritent et risquent de s'effondrer, à tout moment, des écoles, l'hôpital Baudens' complètement abandonné et pillé, la place de la Perle (ex-place la Blanca), à partir de laquelle Sidi El Houari a été construit, se trouve dans une situation déplorable. Du site «Scalera», premier quartier d'Oran construit en 1509, seules quelques maisons ont «survécu» à la vague des démolitions, entreprise dans les années 70/80. «Derb», site édifié sous le règne du Bey Mohamed El Kebir, a failli, lui aussi, être complètement rasé. «Ce sont des pans entiers de l'histoire qui partent, dans l'indifférence la plus totale», déplore le même interlocuteur. Dans cette optique, une école-chantier, dédiée à la formation dans les métiers du patrimoine, a été créée, en 2003, par l'association SDH, au cœur du quartier historique de Sidi El-Houari. Elle a été agréée en 2011. Les métiers enseignés ont trait à la maçonnerie traditionnelle, la taille de pierre, la forge et la ferronnerie, la menuiserie et la charpente. Près de 500 jeunes artisans ont été formés, au sein de cette école. Près de la moitié ont été recrutés par les entreprises chargées de la réhabilitation du vieux bâti, à Oran.