Meilleur buteur de la Premier League, il n'a pas coûté une indemnité record à son club, n'a pas joué de Coupe du monde et n'a pas grandi en centre de formation. On pourrait dire que l'attaquant de Leicester, Jamie Vardy, vient de nulle part. Et il n'est pas le premier à vivre une ascension fulgurante en Angleterre. JAMIE VARDY Il y a moins de quatre ans, Jamie Vardy arpente les stades de la campagne anglaise où l'attendent quelques milliers de spectateurs. Déjà pas mal pour une cinquième division où les joueurs ne sont même pas professionnels. À Fleetwood Town, dans le Nord de l'Angleterre, le natif de Sheffield claque des buts à la pelle. 28 au total. Il remporte le trophée de joueur de l'année et file à Leicester, en Championship, après le versement d'une indemnité record (1 million de livres) pour un joueur de D5. À 25 ans, Vardy n'offre aucune garantie. Trois ans plus tard, il affiche quatre sélections en équipe d'Angleterre et pointe en tête du classement des buteurs de... la Premier League. CHARLIE AUSTIN Loin, loin, dans les tréfonds du football anglais. L'équivalent de la promotion d'honneur. La neuvième division. Là, à Poole Town, au sein de la Wessex Premier League, un jeune Anglais de 20 ans agrémente son quotidien de maçon par des matchs de football, au moins une fois par semaine. Mais Charlie Austin est plutôt doué et inscrit plus d'un but par match. Evincé de Reading à 15 ans «parce qu'[il] étai[t] trop petit», l'Anglais est recruté par Swindon, club de D3, qui lui offre la possibilité de changer de métier. Austin ne loupe pas l'occasion et va gravir les échelons jusqu'à la Premier League où il inscrit 18 buts lors de la saison 2014-2015 sous le maillot des Queens Park Rangers. Des performances qui lui permettent d'intégrer le groupe anglais en mai, même si Roy Hodgson ne le fait pas entrer en jeu. RICKIE LAMBERT Vingt-trois euros la journée soit ce que gagne Zlatan Ibrahimovic par minute de vie. À 20 ans, Rickie Lambert travaille dans une usine de conditionnement de betteraves et ressemble plus à un étudiant précaire qu'à une future grande star du foot. Recalé très jeune du centre de formation de Liverpool, Lambert écume les clubs de quatrième division et complète parfois ses revenus avec des petits boulots. Après avoir donné quelques garanties sur ses qualités de buteur à l'anglaise, il atterrit en 2009 à Southampton. Le club de D3, où évolue alors un Français inconnu (Morgan Schneiderlin), s'apprête à vivre deux promotions successives. Lambert cartonne et découvre la première League à 30 ans. La saison suivante, il est appelé par Roy Hodgson en sélection et marque sur son premier ballon touché avec le maillot des Three Lions! Seul hic: son retour à Liverpool, le club de son coeur, en 2014-2015 est un flop et l'avant-centre rejoint WBA dès l'été suivant. BEBE 1- «Courtisé par le Real Madrid». 2- Laissé libre par un club de troisième division portugaise où il a inscrit quatre buts en 27 matchs. Oui, ça sent l'entourloupe. Pourtant, Bebé débarque à Manchester United à l'été 2010 pour environ 9 millions d'euros. Ce transfert aurait probablement pu nourrir notre rubrique WTF, qui n'avait alors pas encore vu le jour. L'histoire est à la fois «louche» et belle. En effet, Bebé n'est pas seulement un joueur de seconde zone débarquant dans l'un des plus grands clubs du monde.Le Portugais est un ancien sans-abri. À Manchester United, il parvient même à inscrire deux buts lors de sa première saison avant d'enchaîner les prêts. S'il est établi que l'attaquant n'avait pas le niveau de la Premier League, il a vécu l'une des ascensions les plus rapides de l'histoire de ce sport et évolue désormais au Rayo Vallecano sous les ordres de Paco Jemez.