Le ministre de l'Habitat Le ministre a donné des instructions fermes pour procéder à un recensement des chantiers de réalisation de logements participatifs à travers le territoire national. L'Entreprise nationale de la promotion immobilière a rendu publics les noms des bénéficiaires de logements LPP avec les délais de leurs convocations pour le versement de la première tranche. Les souscripteurs seront près de verser la somme de 100 millions de centimes dès aujourd'hui et ce, jusqu'au 29 octobre prochain. Selon le ministère de l'Habitat, la publication de ces listes a été avancée en raison des perturbations que connaît actuellement le réseau Internet qui, de ce fait, risque de créer des goulots d'étranglement et une saturation du réseau. Déjà trop faible. Cette nouvelle a créé une réelle fièvre parmi les souscripteurs des différentes formules, notamment du LSP dont la plupart des chantiers se trouvent bloqués. C'est dans cette perspective d'ailleurs que le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions fermes pour procéder à un recensement des chantiers de réalisation de logements participatifs à travers le territoire national. C'est ce qu'a fait savoir le ministère lors d'une rencontre, mercredi dernier, avec les cadres concernés, qui prévoit que le recensement porte sur tous les logements participatifs publics à travers le territoire national y compris les chantiers à l'arrêt, précise la même source. Le ministre a souligné la nécessité d'apporter, dans les meilleurs délais, des solutions et des alternatives au profit des souscripteurs en prenant les mesures qui s'imposent à l'encontre des promoteurs défaillants, ajoute le ministère dans son communiqué. Selon celui-ci, ces mesures portent sur le remplacement de ces promoteurs par d'autres publics inscrits au fonds de garantie et de caution mutuelle de promotion immobilière. Les promoteurs défaillants seront portés sur une liste noire et privés de projets d'habitat, outre les poursuites judiciaires dont ils feront l'objet, rapporte la même source qui précise que le ministre a accordé un délai d'un mois au maximum, pour procéder au recensement des chantiers de réalisation des logements participatifs. Les mesures prises seront communiquées aux médias, est-il souligné dans le communiqué. Dans ce chapitre, le projet des 2684 logements LSP de Draria, à Alger, devenu une vraie affaire qui résume à elle seule l'incapacité des pouvoir publics. Eparses, des carcasses construites sont abandonnées aux aléas climatiques sans aucune suite, un véritable chantier fantôme. L'affaire traîne depuis 2008 et les esprits s'échauffent. Est-il concevable d'attendre sept ans pour voir les travaux du chantier qui ne sont qu'à environ 40%, alors que son inscription remonte au quinquennat 2005/2009? Et pourtant, les pouvoirs publics, allant du Premier ministre au ministre de l'Habitat, en passant par le wali, ne cessent pas de clamer que les projets doivent être terminés dans les délais. Soit, mais les promesses n'engagent que ceux qui les croient, car pour les malheureux souscripteurs de Draria, ils doivent prendre leur mal en patience. Excédés, ces derniers s'estiment lésés. Ils crient au mépris et à la hogra. Qui redonnera confiance alors à ces citoyens qui ont sacrifié leurs économies, vendu leurs bijoux et misé sur ce projet pour aboutir à une pareille situation qui chaque jour qui passe devient insoluble? En mars 2014, l'entreprise Batigec-Immobilière chargée de la réalisation, a été rachetée par le groupe Condor. C'était la solution palliative pour booster ce projet agonisant. Ainsi, un engagement a été signé auprès d'un notaire, entre le ministère de l'Habitat et Condor pour des livraisons partielles, à savoir: 320 logements en septembre 2015, et 512 logements en novembre de la même année. 888 unités devaient être livrées en février 2016 et enfin 964 logements devaient être réceptionnés en mars 2016. Que du vent! A ce jour, aucune livraison n'a eu lieu. Avec cette énième promesse, le ministère de l'Habitat peut-il faire avancer les choses? A moins de faire appel aux entreprises étrangères. C'est ce qu'a proposé M. Tebboune, il y a quelques jours en appelant les entreprises chinoises à axer leurs efforts sur la réalisation de projets communs avec leurs homologues algériennes pour la fabrication de matériaux relevant du secteur du bâtiment. A l'évidence, le gouvernement mise énormément sur le logement pour garder la stabilité et la paix. Toute crise dans ce créneau aura un impact certain sur la stabilité sociale. Aussi, malgré la crise financière qui guette le pays, l'Etat refuse de réduire les budgets alloués au logement. Bien plus, le gouvernement multiplie les formules et les offres en faveur des catégories sociales démunies et intermédiaires (LPL et Aadl) avec le développement des formules de lotissements. Sans compter le logement rural une formule qui a donné d'excellents résultats. A cela s'ajoute l'opération de l'éradication de l'habitat précaire à travers le pays et dans les grandes villes, laquelle figure parmi les objectifs tracés pour l'année 2015.