Le projet algéro-français ne se résume pas à un simple pont entre les deux capitales, mais relève d'une oeuvre autrement plus stratégique. Les ministres des Affaires étrangères et de l'Industrie, présents en France dans la cadre de la réunion de la Commission économique algéro-française (Comefa) ont été reçus par François Hollande. Ramtane Lamamra était porteur d'un message du président de la République à son homologue français. Cette entrevue, organisée avant la tenue de la Comefa, renseigne sur la densité des relations entre l'Algérie et la France et montre tout l'intérêt qu'accordent Bouteflika et Hollande à la diversification des relations économiques entre les deux pays. Il est clair, à voir le caractère «empressé» de la démarche, à Alger comme à Paris, pour atteindre le plus tôt possible le point de non-retour dans ces relations, que le projet ne se résume pas à un simple pont entre les deux capitales, mais relève d'une oeuvre autrement plus stratégique devant engager les deux pays sur une longue période. Ramtane Lamamra ne croit pas si bien dire, lorsqu'il affirme: «L'audience que m'a accordée le président français François Hollande traduit la très bonne qualité des relations entre les deux pays et la volonté des deux chefs d'Etat dans la mise en oeuvre d'un partenariat d'exception.» Le ministre des Affaires étrangères a indiqué avoir remis un message écrit du président de la République au chef de l'Etat français. Dans ce message, révèle le ministre des Affaires étrangères, il est question d'échange de points de vue sur les questions internationales d'intérêt commun. Il va de soi que cet échange épistolaire entre les présidents algérien et français, laissera certainement des traces écrites dans l'histoire des deux nations et mettra en évidence les points de convergence et de divergence sur des dossiers internationaux. Il convient de souligner à ce propos, le formidable travail de la diplomatie algérienne qui a convaincu la France de rallier la position de l'Algérie sur les dossiers malien et libyen. On retiendra également dans le point de presse animé par les deux ministres algériens à issue de l'entretien que leur a accordé le président Hollande, le propos de Lamamra qui a évoqué les relations algéro-françaises «qui sont d'ailleurs très bonnes». Abdessalem Bouchouareb a affirmé que les relations algéro-françaises, «se distinguent par un cachet particulier» et que le Comité mixte économique algéro-français (Comefa) «renforce au quotidien nos relations économiques et industrielles, ce qui encourage les investisseurs français à venir en Algérie. Ce sont des investissements qui deviennent de plus en plus importants». Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, a affirmé que la coopération entre la France et l'Algérie va dans la «bonne» direction, grâce à l'action menée de part et d'autre et la volonté des deux chefs d'Etat. Intervenant lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue Ramtane Lamamra, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, et le ministre français de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, Fabius a indiqué, par ailleurs, que d'autres projets «ambitieux» vont suivre et seront examinés, au début de l'année 2016 à Alger, dans le cadre de la tenue du Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn).