Le grand club algérois semble avoir pris un abonnement avec les problèmes. Le Mouloudia d'Alger s'est installé dans la crise. Le doute qui s'est emparé de ses fans, est justifié par la chute de régime de l'équipe qui n'a aligné, depuis la débâcle devant la JSK, que mauvais résultats et désillusions. Mais force est de reconnaître que cette situation était prévisible et n'aurait pas dû susciter de réaction négative des supporters ou des dirigeants. On ne s'empresse pas de limoger un entraîneur avant d'établir le constat de son échec. Mehdaoui, porté aux nues au début de la saison, est devenu l'espace de quelques rencontres, la source des maux dont souffre le MCA. Pour comprendre la chute de régime du MCAlger, il faudrait revenir au concept de la forme sportive et de ses différentes courbes. Tous les spécialistes s'accordent à dire qu'une équipe atteint son rythme de croisière quand la courbe de sa forme sportive est à son point le plus culminant. Le MCAlger, tout comme l'OMRuisseau, avaient entamé la saison sur les chapeaux de roue. Le doyen n'a mordu la poussière qu'à la 8e journée devant l'USMA, dans un match très disputé. En replaçant le cas de ce club dans le contexte de la forme sportive, on comprend cette dramatique chute de régime du club algérois. Ce dernier avait effectué une préparation d'intersaisons et un nombre de rencontres amicales qui lui est permis de monter, à son plus haut point, la courbe de sa forme sportive au moment où les autres clubs tentaient de l'acquérir avant la fin de la première moitié de la phase aller. En allant trop vite en besogne, Mehdaoui a commis (probablement) une erreur ou une mauvaise évaluation de la charge de travail durant les séances d'entraînement. C'est ce qui explique la saturation sur le plan physique des joueurs. Tous les entraîneurs vous diront que leur hantise est d'acquérir au moment opportun la forme sportive et de la garder le plus longtemps possible. Pour ce faire, les plus rationnels recourent à une programmation annuelle divisée en plusieurs microcycles où l'effort et la nature de la qualité psycho-motrice à développer sont savamment choisis et dosés. On ne programme pas des séances de force-résistance pendant un microcycle de choc où sont prévus 2 matches à forte intensité. Les entraîneurs tentent de démarrer selon un rythme modéré, d'acquérir la vitesse de croisière au fil des matches de la première moitié de la phase aller. Ils tentent alors, par des séances d'entretien, de garder la forme sportive avant de faire coïncider sa chute avec le dernier match de l'aller. Après un repos actif de quelques jours, la trêve est utilisée pour remettre la courbe de la forme sportive dans sa phase ascendante pour la faire encore une fois baisser à la fin de la saison. Or, pour le cas du MC Alger, c'est exactement le contraire qui s'est passé. Après une fin de saison jouée à la hussarde, les joueurs n'ont bénéficié que d'un congé très court avant de reprendre les entraînements et s'envoler vers la Pologne. Ils ont atteint le summum de leur forme sportive avant le début de la phase compétitive. La chute de régime et les derniers résultats trouvent donc leur explication dans cette situation somme toute logique. Toutefois, pour le cas du MCA, d'autres facteurs sont venus s'ajouter à cela, comme le travail de sape orchestré par des cercles de l'opposition qui n'attendait que cette occasion pour se manifester. C'est aussi le cas pour l'OMR et pour bon nombre de clubs qui continuent de concevoir la compétition comme une simple succession de matches. La solution ne passe pas par le limogeage de l'entraîneur à la recherche d'un déclic psychologique qui ne se produit pas parfois. Il faudrait créer des collèges techniques au niveau de chaque club. Ces structures auront à établir des fiches sur chaque joueur, de définir ses points forts et ses faiblesses et de préparer avec l'entraîneur un programme d'entraînement pour la saison où seront définis clairement les objectifs de chaque période (période de préparation générale, période de préparation spécifique, phase aller, trêve et phase retour). Grâce à un travail réfléchi, on pourra éviter à l'entraîneur d'être le souffre-douleur des dirigeants et de désigner les responsabilités en cas d'échec. Limoger Mehdaoui, Menad ou encore Henkouche, n'est pas la solution, surtout si l'on veut parvenir à jeter les bases d'un véritable championnat professionnel.