Abdessalem Bouchouareb a reconnu que l'investissement en Algérie est difficile Dans le sillage de la cascade de mesures prises par le gouvernement, des voix se sont élevées pour dénoncer un recul sur le «droit de préemption». Il n'en est rien selon le Premier ministre et le ministre de l'Industrie. Abdessalem Bouchouareb a, lors de la présentation d'un exposé sur la situation du secteur qu'il régente devant la commission des finances de l'APN, énergiquement réfuté l'information scandée par Louisa Hanoune, selon laquelle le ministre de l'Industrie et des Mines aurait supprimé le droit de préemption qui représente «un grand acquis» pour l'Algérie. En effet, en réponse à une question d'un parlementaire, le ministre de l'Industrie et des Mines a déclaré que «le droit de préemption est maintenu et renforcé» mais sans donner d'autres détails relatifs à ce point. Chose qui a d'ailleurs été confirmée par le Premier ministre qui, dans une visite de travail dans la wilaya de Blida, a déclaré hier que «les lois actuellement en cours d'examen consacrent et garantissent toutes le droit de préemption auquel nous ne renoncerons pas d'un iota», en précisant que ce maintien est motivé par «la sauvegarde de l'économie nationale». Sur le marché des véhicules, Abdessalem Bouchouareb a défendu le bilan de son ministère. Selon lui, les mesures qu'il a prises dans ce sens ont «permis jusque-là d'économiser un milliard de dollars et de réduire de 50.000 le nombre de véhicules importés». «À la fin de l'année, nous allons économiser 1,5 milliard de dollars et réduire les importations de 150.000 véhicules par rapport à 2014», a-t-il fait savoir en affirmant que les nouvelles mesures exigent des concessionnaires de s'approvisionner directement auprès des constructeurs, ce qui va permettre, à terme, selon lui, d'éviter qu'il y ait «des sociétés écrans et des intermédiaires». Le ministre de l'Industrie a, en outre, indiqué que certains concessionnaires ont «surfacturé jusqu'à 80%» leurs importations mais, encore une fois, sans donner de détails. S'agissant des projets d'assemblage auto de Renault et de Peugeot qui ont fait couler beaucoup d'encre, Bouchouareb a expliqué qu'un accord a été trouvé avec Renault pour faire venir des sous-traitants. Concernant Renault, il a induiqué que cette entreprise prendra en charge la réalisation de «la totalité de l'emboutissage» destinée à l'usine d'Oran. Quant à Peugeot, précise la même source, le ministre a dit que la capacité de son usine algérienne sera limitée pour éviter une situation de monopole et qu'il a exigé du constructeur français d'installer un réseau de sous-traitance». Concernant le rachat d'ArcelorMittal et «le remboursement des investissements réalisés», le ministre de l'Industrie a refusé de répondre. Pourtant, ce dossier reste d'une grande importance d'autant plus que, selon Louisa Hanoune, El Hadjar a été bradé par les autorités. «Le complexe d' El Hadjar a été bradé, cédé gratuitement avant sa renationalisation qui a été faite dans le seul but d'éponger les dettes cumulées qui s'élèvent à un milliard de dollars. ArcelorMittal qui devrait payer 500 millions de dollars de dettes est gagnant sur toute la ligne. C'est l'Etat algérien et les Algériens qui sont perdants car ce sont eux qui vont payer la facture»,a en effet déclaré la porte-parole du PT. Abdessalem Bouchouareb a, par ailleurs reconnu que l'investissement en Algérie est difficile, admettant au passage les classements de Doing Business qui mettent toujours l'Algérie au bas de l'échelle en matière de conditions d'investissement. Dans la foulée, il a souligné qu'en Algérie, «on n'applique pas le Code d'investissements», ce qui, dit par un ministre en exercice, est loin d'être un fait anodin.