Il était temps que l'Etat réglemente les infractions liées à la cybercriminalité qui prennent de l'ampleur La vie privée des personnes sera préservée et garantie sauf lorsqu'il y a infraction, et ce, sous réserve d'une autorisation d'un juge d'instruction ou d'un magistrat. Pas de «Big Brother» pour la Toile algérienne! C'est l'affirmation faite, hier, par le procureur général et conseiller au ministère de la Justice, Abdelkrim Djadi sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, où il était l'invité de la rédaction. Réagissant à la polémique qu'a suscité la création par l'Algérie d'un organe de surveillance de l'Internet, Abdelkrim Djadi a voulu mettre fin aux ambiguïtés, en expliquant le rôle exact de cet organe et ses limites juridiques. Ainsi, M.Djadi promet que la vie privée des internautes algériens sera «préservée». «Non et non, ce dispositif est destiné à pister les infractions utilisant les TIC, à l'exemple des actes terroristes, des atteintes à la sûreté de l'Etat et du crime transnational organisé», a-t-il expliqué sans ambages. Ce procureur général et conseiller au ministère de la Justice fait ainsi savoir que le «pistage» des internautes n'aura lieu qu'en cas d'infraction. «Toutes les mesures ont été prévues pour que la vie privée des personnes soit préservée et garantie sauf lorsqu'il y a infraction», a-t-il souligné. Et encore cela se fait sous réserve d'une autorisation de la justice. «La mise sous surveillance d'informations sur le Web sera soumise à une autorisation d'un juge d'instruction ou d'un magistrat», rassure M.Djadi. «Tout ce qui sera récolté comme informations ne peut être utilisé que pour les infractions liées au terrorisme, aux atteintes liées à la sûreté de l'Etat et aux crimes transnationaux», insiste-t-il en dernier lieu. En fait, ce qu'a voulu expliquer ce procureur, c'est que ce qui est valable dans la vie réelle est valable sur le Web. Et cet organe de surveillance n'est qu'un instrument pour légiférer en matière de lutte contre ce type nouveau de criminalité. Il est vrai qu'il était temps que l'Etat réglemente les infractions liées à la cybercriminalité qui prennent de l'ampleur dans une société de plus en plus connectée. Nos enfants sont en danger face aux fléaux qui ont trouvé en l'Internet un moyen de se propager grâce à un clic. D'ailleurs, c'est même devenu l'agence de recrutement numéro un des groupes terroristes et en premier lieu Daesh. L'endoctrinement religieux et l'enrôlement dans les groupes armés se sont adaptés à leur temps. Les terroristes ne recrutent plus dans les mosquées, mais sur les réseaux sociaux!Cette nouvelle «arme» est incontrôlable et très facile d'accès à n'importe quel jeune disposant d'un point d'accès Internet. Il suffit d'un petit clic sur YouTube et on tombe sur des vidéos de propagande de Daesh. Dignes de véritables films hollywoodiens, ces vidéos montrent les exploits et les forces de ce groupe terroriste autoproclamé Etat islamique. Elles peuvent convaincre les moins crédules tellement les techniques de propagande les plus avancées sont utilisées par les «Goebbels» de Daesh! De Facebook...aux portes de la Syrie et de l'Irak. Dans la discrétion la plus totale et à des milliers de kilomètres de leurs «cibles», ils réussissent à fabriquer des «fous d'Allah»! Aujourd'hui, les réseaux sociaux ne sont pas juste un mode de communication, mais bien le principal facteur qui donne forme à l'islamisme radical. Cela sans parler des autres dangers comme la pédophilie où ils sont la cible facile de prédateurs sans scrupules... Le danger guette donc nos jeunes à chaque connection, et il était temps de mettre des garde-fous pour tous ces dérapages...!