«Bloquer les sites pro-djihad et qui font l'apologie de terrorisme ainsi que les sites pornographiques» Ce qui est défini comme un garde-fou de la Toile algérienne plutôt que de la censure est une première historique dans notre pays qui est le seul dans le Monde arabe à n'avoir jamais «filtré» son Web. Houda Iman Faraoun ouvre le front de la guerre virtuelle! La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication envisage de s'attaquer à une question sacro-sainte en Algérie, à savoir la censure de l'Internet! Poussée par la Fédération nationale des consommateurs, elle veut bloquer les sites pro-djihad et qui font l'apologie du terrorisme ainsi que les sites indésirables. «Elle a ordonné aux services spécialisés de mettre en place une commission pour édifier une stratégie afin de bloquer les sites pro-djihad et qui font l'apologie du terrorisme ainsi que les sites pornographiques», témoigne Menouar Hacene, vice-président de la Fédération algérienne des consommateurs avec laquelle s'était réunie la ministre au courant de la semaine dernière. Ce qui est défini comme un garde-fou de la Toile algérienne plutôt que de la censure est une première historique dans notre pays qui est le seul dans le Monde arabe à n'avoir jamais «filtré» son Web. La Toile algérienne est en effet un monde vaste et libre sans aucune limite. Une trop grande liberté qui est souvent synonyme de dérapage. Surtout avec les menaces qui pèsent sur le pays où l'Internet est devenu la nouvelle agence de recrutement des groupes terroristes en général et Daesh en particulier. L'endoctrinement religieux et l'enrôlement dans les groupes armés se sont adaptés à leur temps. Il ne se font plus aux abords des mosquées, mais tout simplement sur Internet! D'ailleurs, la presse nationale rapporte que les services de sécurité ont arrêté un jeune, mineur, de la petite ville de Boudouaou (42 km à l'est d'Alger) qui a recruté 25 Algériens pour le compte de Daesh, afin qu'ils aillent combattre en Syrie. Et ce, à partir de chez lui, grâce à son micro-ordinateur et sa connexion Internet. Il faut dire que cette nouvelle «arme» est incontrôlable et très facile d'accès à n'importe quel jeune disposant d'un point d'accès Internet. Il suffit d'un petit clic sur YouTube et on tombe sur des vidéos de propagande de Daesh. Dignes des véritables films hollywoodiens, ces vidéos montrent les exploits et les forces de ce groupe terroriste autoproclamé Etat islamique. Elles peuvent convaincre les moins crédules, tellement les techniques de propagande les plus avancées sont utilisées par les «Goebbels» de Daesh! Sur Internet, on peut même voir les derniers instants de vie des kamikazes. Le visage d'un jeune homme serein et souriant, assis au volant d'un camion chargé d'explosifs. Dans le passé, les groupes terroristes utilisaient leurs propres médias pour diffuser messages et vidéos, mais récemment, des plateformes comme Twitter ou YouTube leur ont permis de bénéficier d'une audience sans précédent! Ils usent même des hashtags très populaires ou d'actualité pour toucher un maximum de monde. Si leurs comptes sont souvent fermés, ils en créent rapidement d'autres sous des noms différents. En quelques secondes, des vidéos, photos et autres messages de propagande font le tour du monde en atteignant des millions de personnes qui sont tout autant des recrues potentielles! Autoproclamé «Califat», Daesh avait même lancé son «magazine» en ligne. Une «Ouma» qui prône un islamisme radical s'est ainsi créée sur les réseaux sociaux. Plus besoin de se déplacer pour chercher les nouvelles recrues, ce sont elles qui viennent vers eux! Les partisans de cette nébuleuse terroriste utilisent les réseaux sociaux qui sont devenus un outil de recrutement de combattants étrangers. Le danger est donc réel et le débat sur ce genre de site doit absolument être ouvert.! La moralisation de notre Internet est une étape à laquelle on ne peut échapper pour protéger les enfants contre les dangers de l'Internet. Néanmoins, cette mesure proposée par Houda Iman Faraoun flirte dangereusement avec la liberté d'expression. Certains la voient déjà comme une première étape vers la censure à plus grande échelle, surtout en ce qui concernera les questions politiques. D'autres estiment que ces blocages ne seront d'aucune efficacité du fait qu'ils peuvent facilement être contournés. En tout cas, une chose est sûre, cette proposition a le mérite d'ouvrir le débat sur cette question sensible de la société qu'il est temps de soigner. Car le danger guette nos jeunes à chaque connexion...!