C'est maintenant ou jamais. La communauté internationale est braquée sur la Libye et n'attendra pas une éternité pour aller en découdre avec Daesh. Ce sera un conclave des pays frontaliers de la Libye. «Le 1er décembre, nous réunirons tous les pays voisins: la Tunisie, le Niger, le Tchad, le Soudan et l'Egypte», a annoncé, vendredi dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans un entretien qu'il a accordé au journal français Le Monde. Cette réunion à laquelle se joindra le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler, et qui verra également la participation de l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) sera un test d'évaluation. Elle examinera les derniers développements du processus onusien concernant le dossier libyen. L'Algérie qui a toujours soutenu le règlement pacifique des crises et à plus forte raison celle en Libye avec laquelle elle partage près de 1000 km de frontière. Le Premier ministre a fait remarquer que l'Algérie est frontalière de pays en «grande difficulté», signalant qu'il y a 1000 km de frontière commune avec la Libye, plus encore avec le Mali. «J'espère, a-t-il dit, que d'ici à la fin de l'année, nous pourrons aider à mettre en place un gouvernement de transition en Libye qui puisse s'appuyer sur une force internationale». Un gouvernement d'union nationale représentatif, parlant au nom de tous les Libyens permettra à l'Etat de combattre le phénomène du terrorisme et surtout de recevoir l'aide internationale. Plusieurs pays et surtout l'Otan se disent prêts à aider militairement la Libye à la seule condition qu'il y ait dans ce pays un interlocuteur crédible et représentatif. La rencontre d'Alger de ce mois de décembre intervient dans un contexte international marqué par une coalition sans précédent contre l'organisation Daesh. Ce contexte est une opportunité inespérée pour amener les différentes factions libyennes à s'entendre définitivement sur un gouvernement de coalition. Toute la communauté internationale est aujourd'hui braquée sur la Libye devenue le lit de l'hydre Daesh qui menace le monde. C'est maintenant ou jamais: ou bien les Libyens vont s'entendre entre eux ou alors c'est la porte ouverte sur un chaos sans fin. Directement menacés dans leur sécurité intérieure, les Occidentaux ne vont ni attendre une éternité pour envahir ni même disloquer ce pays s'il le faut pour en finir avec Daesh. Dans le sens où la réunion d'Alger peut être réellement perçue comme étant la rencontre de la dernière chance. Dans son entretien au journal Le Monde, M.Sellal a jugé «nécessaire» que l'ensemble des pays «joue le jeu dans cette affaire» de lutte antiterroriste, sinon, a-t-il averti, «nous n'arriverons pas à venir à bout de ces groupes». «Voyez ce qui se passe en Syrie: ces différents pays qui agissent par mouvements interposés. Daesh profite de ces divisions internationales et arrive, comble du comble, à exporter du pétrole pour acheter des armes».Il a affirmé que ce qui s'est passé en Irak, en Syrie, en Afghanistan ou en Libye «a contribué à cette flambée du terrorisme. C'est ce qui a permis à ce phénomène de se développer». «Aujourd'hui, il est impératif que les pays s'unissent pour le combattre et pour rétablir les équilibres. Il faut oublier les divisions politiques, religieuses. Pour Abdelmalek Sellal, personne n'est à l'abri de cette organisation terroriste et de ce phénomène terroriste transnational. «Il y a des groupes qui circulent, des djihadistes partis combattre, notamment en Syrie, qui risquent de rentrer dans leur pays d'origine», a-t-il averti, indiquant, en ce qui concerne l'Algérie, que le nombre d'Algériens concernés serait «nettement moins important que pour d'autres pays de la région».