S'inscrivant en faux contre de telles informations, Abdelmalek Boudiaf a, en effet, déclaré que les offres financières présentées «ne pouvaient être acceptées même dans le cas où l'Algérie aurait gardé son aisance financière». Ce n'est pas la difficile passe financière, consécutive au sensible rétrécissement de ses rentrées financières provoqué par la drastique et continue baisse du prix du pétrole, que traverse le pays, qui est à l'origine de la décision du gouvernement de geler la construction de cinq nouveaux et grands CHU (Centre hospitalo-universitaires), mais ce sont plutôt «les offres financières élevées» faites par les soumissionnaires retenus qui en sont la cause. C'est là l'explication qu'a donnée avant-hier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à cette décision. Il faut le dire, surprenante, parce qu'inattendue, et, partant, très mal reçue au vu des réactions qu'elle a provoquées à peine annoncée. Et ce, aussi bien dans les milieux professionnels que chez le commun des citoyens. Particulièrement, ceux des wilayas où les structures projetées sont prévues pour être implantées; celles d'Alger, de Tizi Ouzou, de Tlemcen, de Constantine et de Ouargla, à savoir. C'est, à l'évidence, ce qui explique la rapide réaction de Abdelmalek Boudiaf. Surtout que les informations y afférentes, qui ont circulé en premier, avaient fait état d'une annulation pure et simple desdits projets. S'inscrivant en faux contre de telles informations, le ministre de la Santé a, en effet, déclaré que les offres financières en question «ne pouvaient être acceptées même dans le cas où l'Algérie aurait gardé son aisance financière». Allant dans le même sens, une source proche du secteur a précisé que «les consortiums italien, français, autrichien, anglais et sud-coréen retenus avaient effectivement présenté des offres largement supérieures aux normes internationales en la matière. «De trois à quatre fois supérieures à celles européennes où un hôpital de 300 lits, sans équipements, ne dépasse pas les 500 millions d'euros», a-t-elle poursuivi. Un précision qui laisse supposer que les offres proposées étaient largement supérieures à ce montant. Et, par voie de conséquence, impossibles à satisfaire par «les 400 milliards de DA» que le gouvernement a dégagés, selon une déclaration faite en octobre 2014, par Lazhar Bounafaâ, directeur général de l'Agence nationale de gestion des réalisations et d'équipement des établissements de santé (Ares), pour la réalisation des cinq structures hospitalo-universitaires susmentionnées. Des structures dont les travaux devaient être lancés dans le courant de l'année en cours et la réception intervenir fin 2018, début 2019. Surtout que, selon la même source indiquée plus haut, «les études techniques pour leur réalisation, équipement et gestion sont déjà finalisées». Des informations qui laissent entrevoir la possibilité d'une relance prochaine, dès la révision, dans le sens de la baisse, s'entend, des offres financières des soumissionnaires retenus, de ces importants projets. Et, partant, la fin du désappointement ressenti par les professionnels du secteur et les populations des wilayas où ils sont prévus pour être implantés, à l'annonce annulation-gel.