«Cet échec est celui d'un système et non de l'élève» sur 1000 élèves, seulement 41 arrivent à terminer leur scolarité et obtenir leur baccalauréat. Nouveau système d'évaluation des élèves, session de rachats pour les élèves qui approchent de la moyenne, et une formation plus ciblée, ce sont les axes essentiels évoqués par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, hier sur les ondes de la Chaîne 3. Il s'agit de diagnostiquer avec précision les lacunes des élèves dans chaque matière, pour pouvoir y remédier et assurer un accompagnement plus efficace, et lutter contre la déperdition scolaire. Et pour cause, le système classique basé sur une évaluation globale des notes et des observations, n'avait pas donné les résultats escomptés et renseigne sur un constat critique. En effet, sur 1000 élèves seulement 41 arrivent à terminer leur scolarité et obtenir leur baccalauréat, et ce pour les élèves qui n'ont pas redoublé. Pour ces derniers, Mme Benghebrit donne le taux de 30% d'élèves qui refont leur année. «Ce constat qui nous fait perdre 959 élèves en cours de route, illustre l'échec d'un système scolaire et non celui de l'élève», a-t-elle précisé. A cette situation, la ministre de l'Education nationale a annoncé des médications précises et profondes, basées sur la réorganisation du système d'évaluation et de suivi des élèves, mais également par la formation des inspecteurs et des enseignants. A cet effet, le nouveau système d'évaluation des élèves sera basé sur une diminution du nombre d'examens et de devoirs à la maison, et donnera une deuxième chance aux élèves de tous les cycles, à l'exception de ceux qui passent leurs examens, de se rattraper dans la mesure où leurs notes approchent la moyenne,«Les élèves qui sont notés sur 10 et ayant obtenu une moyenne générale entre 4 et 4,99 sont habilités à passer ces examens de rattrapage à la fin de l'année, ainsi que ceux notés sur 20 et ayant obtenu une moyenne entre 9 et 9,99, qu'il s'agisse des cycles primaire, moyen ou secondaire, en vue de donner une seconde chance à l'apprenant», a indiqué la ministre. Sur un autre plan, Nouria Benghebrit accorde une grande importance au pilotage des établissement scolaires, qui sont régulièrement remis à niveau et font l'objet de réévaluation, et ce dans le but de réduire le fossé qui nous sépare des autres systèmes scolaires dans le monde, et que la ministre considère comme grave «déficience». Egalement parmi les mesures énoncées par la ministre de l'Education nationale, la révision profonde du contenu des manuels scolaires s'avère plus que nécessaire. A ce sujet, il est prévu de confier cette tâche à une commission d'homologation, qui oeuvrera à produire des ouvrages de qualité, ce qui n'était pas le cas auparavant, puisque les concepteurs travaillaient directement avec les offices. En outre, pour la réussite de cette opération, l'inspecteur de l'éducation a un rôle essentiel à jouer, du fait qu'il accompagne l'enseignant et intervient directement dans sa titularisation, qui devrait se baser, selon la ministre, sur la compétence et la pédagogie. A ce sujet Mme Benghbrit parle de maîtrise de la classe dans le sens pédagogique, de façon à améliorer le niveau d'enseignement, et donner de meilleures chances à l'élève de réussir. D'un autre côté, ces mesures visent également, par le biais de résultats, à reconstruire un système scolaire efficace, en proportion avec les investissements de l'Etat dans ce secteur. Ceci étant, la ministre de l'Education nationale annonce que de nouvelles propositions sur la réduction de la durée des examens du baccalauréat sont au stade de réflexion et seront bientôt présentées au gouvernement pour adoption.