«Je crois qu'il faut dépasser cette 'séquence perquisitions''», estime le président du CFCM qui, «face au risque d'amalgame et de stigmatisation», voit dans cette opération portes ouvertes un «geste d'ouverture». Des centaines de mosquées, à travers toute la France, participent durent ce week-end, à une opération portes ouvertes d'une ampleur inédite, offrant explications et «thé de la fraternité» aux visiteurs, pour défendre un islam de «concorde», dans un pays ébranlé par les attentats Jihadistes de janvier et novembre 2015. Un an après les attentats revendiqués par l'Etat islamique en janvier 2015 contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo et le supermarché Hyper Cacher, cette initiative est portée par le Conseil français du culte musulman (CFCM), l'instance représentative des mosquées en France dont le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, est le président d'honneur. «Nous nous sommes interrogés sur ce que nous pourrions faire pour renforcer la concorde et la cohésion nationales à l'occasion de ces commémorations», explique le président du CFCM, Anouar Kbibech. «Au lieu de s'attarder sur les actes tragiques, il nous a semblé plus utile et important de célébrer -l'esprit du 11 janvier-», celui des marches citoyennes géantes du dimanche ayant suivi les attentats, poursuit ce responsable. «Avec un objectif: créer des espaces de convivialité et d'échanges avec les fidèles de base et l'ensemble de nos concitoyens». Et en profiter pour «mettre en avant les vraies valeurs de l'islam, tordre le cou à ces clichés de liens avec la violence et le terrorisme». Dans le cadre de l'état d'urgence décrété après les attentats du 13 novembre à Paris, une vingtaine d'opérations de police dont des perquisitions ont été menées dans des lieux de culte musulmans. Au moins, trois lieux de prières ont été fermés. «Je crois qu'il faut dépasser cette +séquence perquisitions+», estime le président du CFCM qui, «face au risque d'amalgame et de stigmatisation», voit dans cette opération portes ouvertes un «geste d'ouverture». Ce «thé de la fraternité» prendra diverses formes: partage de boissons chaudes et de pâtisseries, visites guidées, débats, ateliers de calligraphie, invitation à assister aux cinq prières quotidiennes... L'opération ne concernera pas l'intégralité des quelque 2.500 mosquées et salles de prières du pays mais la plupart des lieux importants - tels la Mosquée de Paris - y participeront. Tout comme la petite salle de prière saccagée à Noël dans un quartier populaire d'Ajaccio, sur l'île française de Corse. «La mosquée de l'imam de Brest» (ouest), un prédicateur ayant tenu des propos jugés obscurantistes, «ne s'est pas manifestée», a relevé le président du CFCM. Cet événement survient à l'issue d'une année marquée par une recrudescence des actes antimusulmans en France, certains visant des lieux de culte, même si leur augmentation a été bien moindre après les attentats du 13 novembre qu'à la suite des attaques de janvier.