Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé samedi les responsables des mosquées de France, soit près de 2500, à ouvrir leurs portes au grand public, les 9 et 10 janvier, pour montrer le ‘‘vrai visage'‘ l'islam et ‘‘casser la méfiance'‘. ‘‘Les personnes qui viendront pourront poser toutes les questions qu'elles souhaitent, même les plus taboues, sur notre religion, la manière de faire la prière, autour d'un thé et de pâtisseries. Le but est d'initier un dialogue pour mieux de se connaître et casser la méfiance'‘, expliqué Anouar Kbibech, président du CFCM. Une année après les attentats terroristes contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes (7 et 9 janvier 2015), le CFCM veut reconduire l'initiative des mosquées en Rhône-Alpes qui avaient ouvert leurs portes pour expliquer aux Français que l'islam est totalement étranger à ce genre d'actes. Le 11 janvier, des millions de Français étaient descendus dans les rues manifester contre le terrorisme et dénoncer les amalgames entre les terroristes et les musulmans de France. ‘‘A l'époque, des mosquées avaient déjà ouvert leurs portes en Rhône-Alpes, et cette initiative avait été beaucoup appréciée. Mais, cette fois, nous souhaitons étendre ces rencontres à l'ensemble du territoire français'‘, a ajouté Kbibech. L'appel du CFCM intervient au lendemain de la destruction partielle d'une salle de prière musulmane à Ajaccio, qui a fait suite à l'agression de deux pompiers et d'un policier dans une cité du quartier des Jardins de l'Empereur. Pour le président de cette instance représentative du culte musulman en France, ‘‘les événements d'Ajaccio donnent encore plus de relief à notre initiative car le lien qui a été fait par certains entre l'agression des pompiers et l'islam, avec à la clé une salle de prière saccagée et des Corans brûlés, est insupportable'‘. Malgré le déploiement de gendarmes et de CRS, un nouveau rassemblement a eu lieu samedi après-midi dans le quartier où une salle de prière musulmane a été mise à sac vendredi lors d'une expédition punitive. Des exemplaires du Coran ont été brûlés, des vitres brisées. ‘‘Une profanation inacceptable'‘ a réagi le Premier ministre Manuel Valls. Vendredi dernier, environ 300 personnes ont saccagé une salle de prière à Ajaccio (Corse) et brûlé des exemplaires du Livre-Saint le Coran, au cours d'une expédition punitive après avoir pris part à une manifestation de soutien aux deux pompiers et au policiers blessés dans des heurts survenus la nuit précédente. Le saccage de la salle de prière a été condamné par Manuel Valls qui a dénoncé, sur twitter, une ‘‘profanation inacceptable'‘. Pour sa part, le recteur de la Grande-Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a appelé au ‘‘calme, au sang-froid et à l'apaisement'‘. La Grande Mosquée de Paris a condamné avec la ‘‘plus grande vigueur'‘ ces actes ‘‘d'agression et de profanation'‘ à Ajaccio. ‘‘Profondément choquée par cette profanation, survenue un vendredi jour de grande prière pour les musulmans et jour de fête de Noël pour les chrétiens, la Grande-Mosquée de Paris exprime son soutien et sa fraternité aux responsables comme aux fidèles de cette mosquée ainsi qu'à la communauté musulmane de la ville'‘, indique le communiqué de GMP. Elle a appelé les autorités à prendre ‘‘toutes les dispositions'‘ afin que les auteurs de ces ‘‘actes inqualifiables et intolérables'‘ soient arrêtés et déférés dans les ‘‘plus brefs délais'‘ devant la justice. ‘‘Honte à ceux qui ont attaqué, brûlé un lieu de culte musulman. Tout le monde doit réagir!'‘, a déclaré sur twitter le député Jean-Christophe Cambadélis.