Les services de sécurité ont précédé les choses, lors du deuxième jour de grève, en interceptant la file des bus venant des communes de Barbacha et Kendira au rond-point Aboudaou. En effet, après avoir réussi l'accès au chef-lieu de wilaya, lors de leur premier jour de grève, les transporteurs desdites communes ont observé un piquet de grève tout au long de la rue de la Liberté, en face du siège de la wilaya. Ainsi, après leur préavis de grève illimitée, les transporteurs de voyageurs des communes de Barbacha et Kendira, distantes de quelque 40 km de Béjaïa, aux frontières de la wilaya de Sétif, ont mis en exécution leur plan d'action, grève et défilé de bus, depuis samedi dernier. La détérioration de l'état des routes, consécutive aux dernières pluies est la goutte qui a fait déborder le vase. En effet, d'après le porte-parole des transporteurs, la réfection de la route nationale (RN 75) reliant Béjaïa à Sétif par la commune de Bouaândès est une revendication principale qui existe depuis longtemps, en plus de la revendication relative à l'organisation de l'activité selon des horaires de départ et d'arrivée qui met une fois de plus la direction des transports à l'index, et la rend responsable du déclenchement de plusieurs foyers de tension à travers toute la wilaya depuis plusieurs mois. En outre, les transporteurs, profitant de l'adhésion massive et gagnant la sympathie de l'opinion publique, la grève étant déclenchée pendant les vacances d'hiver, évitant ainsi le désarroi à la famille de l'éducation notamment, ont déposé une plate-forme de revendications principales. En effet, outre la réfection de la RN 75 et l'organisation de l'activité des transporteurs, les transporteurs ont interpellé les services de sécurité sur l'activité informelle, fraudeurs et clandestins, qui rongent le secteur, exigeant ainsi la reconsidération et la révision des taxes et impôts pour les transporteurs de voyageurs des régions déshéritées. Par ailleurs, le deuxième jour de la grève, une réunion-négociation entre les représentants des transporteurs et les autorités concernées a été tenue afin de trouver un terrain d'entente qui mettra fin à une situation qui pénalise toute la région de la Basse Kabylie.