Mohamed Laïd Benamor, président de la Caci S'adressant directement au président de la Caci, le ministre l'a invité «à réfléchir à des actions communes à mener avec le ministère». A l'évidence, le ministre du Commerce n'a pas raté l'occasion de sa présence, hier, à la deuxième assemblée générale de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) pour asséner certaines vérités aux présents, parmi lesquels les membres de la direction actuelle de celle-ci et les présidents des 48 chambres de commerce et d'industrie des différentes wilayas du pays. Tout en les assurant de son entière disponibilité à les aider à lever toutes les entraves qui empêchent leurs organisations respectives de jouer pleinement leur rôle de cadre rassembleur des opérateurs économiques et, partant, de partenaires des pouvoirs publics dans la mise en place d'une économie forte, Bakhti Belaïb n'a pas hésité, en effet, à leur reprocher leur insuffisante présence sur le terrain. Et, indirectement, leur manque d'agressivité. Comme l'atteste son affirmation claire: «Les chambres de commerce doivent s'imposer par leur dynamisme et leur efficacité.» Un reproche que d'aucuns ont interprété comme l'expression d'une déception à peine voilée, qui, toutefois, n'a pas empêché le ministre de les considérer «comme des partenaires privilégiés» de son département. Et, dans la foulée, de leur faire part «de sa volonté de travailler avec elles». S'adressant directement à Mohamed Laïd Benamor, président de la Caci, il l'a invité «à réfléchir à des actions communes à mener avec le ministère». Et en faisant de même avec les présidents des CCI des 48 wilayas du pays, il s'est engagé à entreprendre toutes les démarches nécessaires auprès des walis pour qu'ils soient davantage consultés en matière de développement local. S'exprimant sur le point qui a accaparé l'essentiel des interventions des participants à la réunion d'hier et qui figure en bonne place dans son ordre du jour, à savoir la refonte des statuts (des chambres de commerce et d'industrie), Bakhti Belaib a clairement convenu «et de son importance et de la nécessité de son règlement le plus tôt possible». Ceci non sans qu'il les invite, dans un premier temps, «à s'inspirer en la matière des statuts des chambres de commerce étrangères qui ont une présence efficace dans leur pays». Et, dans un second, à lui transmettre, dans les plus brefs délais, leurs propositions dans ce sens: «Plus tôt les propositions me seront adressées, plus tôt elles seront traitées», leur a-t-il, en effet, déclaré. Toujours à ce propos, le président de la Caci a déclaré à L'Expression qu'il s'attend «à ce que les nouveaux statuts entrent en vigueur au début du deuxième semestre de l'année en cours». Et ce, au vu du long parcours - adoption par l'AG de la Caci, accord de la tutelle et adoption, après discussion, par le Conseil du gouvernement - par lequel ils doivent réglementairement passer. Pour comprendre l'importance de la refonte (des statuts) souhaitée, il faut savoir qu'elle a, essentiellement, trait «à l'élargissement des prérogatives des élus de ces chambres». Et ce, aussi bien au niveau national que local. Des prérogatives qui sont présentement détenues par les directeurs, des fonctionnaires nommés directement par la tutelle et qui, de ce fait, n'ont pas les mêmes préoccupations que les élus. Ce qui, assez souvent, selon nombre de concernés avec lesquels nous nous sommes entretenus, «se traduit par des conflits préjudiciables à la bonne marche» de ces organisations, et, partant, «à leurs actions sur le terrain et à leur efficacité». Sur un autre registre, la deuxième assemblée générale de la Caci a été l'occasion pour son président de présenter son plan d'action pour l'année 2016, un plan d'action qui s'articule autour de quatre axes essentiels: «la réorganisation des chambres par un changement des statuts qui les régissent», «la mise en réseau de toutes les chambres et de tous les opérateurs économiques à travers tout le territoire national», «l'ouverture à l'international par la découverte des meilleures expériences (d'organisation) qui y ont cours» et «la formation et l'accompagnement des entreprises», deux points dont l'importance transparaît, a déclaré un des membres de la direction de la Caci, «dans le fort taux de mortalité que connaissent présentement les entreprises algériennes».