Les Sudistes n'auront plus soif Nouri insiste et signe: «Nous ne pourrons parler de sécheresse qu'à la fin janvier.» Lors de son déplacement de travail de proximité et d'inspection mardi dernier dans la wilaya de Tamanrasset pour s'enquérir de visu des travaux et réalisations opérées par son secteur, le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelouahab Nouri, a indiqué, sûr de lui, que l'on «ne pourrait parler de sécheresse qu'après le mois de janvier qui, en général, est un mois pluvieux». Et le ministre d'ajouter que les mois de Février et mars sont également des périodes propices à une pluviométrie qui pourrait répondre aux besoins d'une agriculture actuellement «en manque» de ressources hydriques superficielles. Rassurant, il a ajouté que les barrages affichent un remplissage moyen de 70%, ce qui est satisfaisant pour l'alimentation en eau potable et certains même pour l'irrigation cette année. Le ministre a donné ces précisions sur son déplacement dans le Grand Sud du pays afin de transcrire sur le terrain les orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, quant à la dotation des populations, sans exclusive aucune, en eau potable en quantités suffisantes et de qualité. Lors de son inspection à In Salah il a ainsi visité de nombreux ouvrages relevant de son département dont notamment le mégaprojet de transfert des eaux d'In Salah vers Tamanrasset à 750 km plus au Sud, mis en service en 2011. Cet ouvrage couvrira les besoins en eau, estimés à 90.000 m3/j à l'horizon 2050, de Tamanrasset et des centres de vie et localités, au nombre de huit, situés tout au long du tracé du projet. Une oeuvre colossale, qui a nécessité un financement de 197 mds/DA. Il faut également parler des besoins croissants qui vont s'exprimer par une population de plus en plus nombreuse, qui va s'installer tout le long de ce tracé «magique» et «source de vie» pour les populations sahariennes «assoiffées» et en perpétuelle errance à la recherche de points d'eau pour eux et leur bétail. Le ministre a par ailleurs procédé à plusieurs visites d'inspection de réalisations rendant ainsi effectif le travail de proximité, prôné par le président Abdelaziz Bouteflika. Citons la station de déminéralisation des eaux au nord d'In-Salah devant desservir les besoins des habitants de cette région et de Tamanrasset. Sa production doit aboutir à une réduction de teneur en sel à moins d'un gramme/litre contre le double actuellement. La première tranche du projet de la station sera inaugurée en juin prochain et sera opérationnelle en septembre 2016. Cette station vise à fournir aux habitants une eau potable conforme aux standards internationaux pour ce qui est de la qualité de l'eau sur le plan physico-chimique.Elle permettra aussi d'arrêter le phénomène d'entartrage du réseau. La station donnera une eau de qualité pour en finir avec cette eau un peu salée mais surtout déminéraliser totalement l'eau transférée vers la ville de Tamanrasset et toutes les localités existantes ou futures situées sur le couloir du projet d'In Salah à Tamanrasset. Apostrophé par L'Expression quant au pompage, pour les besoins du transfert, d'un volume si important à partir de la nappe «albienne», réservoir d'eaux fossiles non renouvelables, un proche collaborateur du ministre a expliqué que «l'Algérie puise l'équivalent de 2,5 milliards/m3/an de cette nappe comme seuil maximal. L'Algérie dispose, a-t-il encore précisé, d'un volume exploitable de cinq mds/m3/an que nous devons préserver aux générations futures». La nappe albienne couvre 750.000 m2 pour s'étendre de Adrar à Biskra et In Salah. Pour alimenter la wilaya de Tamanrasset et ses environs, neuf millions de m3/an seulement suffisent actuellement et nous pouvons aller, à l'horizon 2050, jusqu'à 34 millions/m3/an, a rassuré à L'Expression ce cadre du Mree. Donnant son appréciation sur les projets visités, Nouri dira qu'ils sont tous réalisés grâce à la forte «conviction et la volonté politique» du président Bouteflika, déterminé à «mettre fin au problème de la rareté de l'eau dans cette wilaya». Il n'a pas manqué de saluer les cadres algériens pour «leur courage, leur persévérance et leur expertise» et les entreprises nationales qui «ont toujours été au rendez-vous...Elles sont présentes et sont capables de relever les défis». Il a néanmoins regretté l'abandon par des agriculteurs de terres fertiles alors qu'ils ont bénéficié de financements importants. Il a promis de «défendre» le gel des projets de stations d'épuration d'El Barka, de Tamanrasset, Chlef et Batna comme «nous avons réussi à débloquer celui de Timimoun», a-t-il dit. Dix stations de déminéralisation ont été mises en service dans le Grand Sud tandis que d'autres sont en cours de réalisation afin d'améliorer la qualité de l'eau potable dans cette région. Un total d'au moins 15 stations, dont dix sont déjà opérationnelles, sont prévues pour un montant d'investissement de près de 18 mds/DA. Bien qu'elle réponde aux normes de potabilité, l'eau du Sud contient une charge importante de minéraux dépassant les taux requis. Ainsi, une station de déminéralisation de 34.500 m3/jour a été mise en service en 2015 à Touggourt. Réalisée par un groupement d'entreprises algéro-émiraties, cette station alimente la ville de Touggourt et les localités avoisinantes. La région d'Ouargla a aussi bénéficié de neuf stations de déminéralisation d'eau fournies par neuf forages en exploitation. Leur capacité totale s'élève à 510.000 m3/j ce qui suffit amplement pour assurer les besoins de la population de ces localités. Tindouf aura aussi une station de déminéralisation d'une capacité de 10.500 m3/j avant d'atteindre 15.000 m3/j et que l'ADE compte mettre en service avant le prochain mois de Ramadhan pour alimenter 60.000 âmes environ. Les habitants de la wilaya d'Illizi auront, quant à eux, une station pour diminuer le taux de fer de l'eau contenu dans cette ressource,. Confiée à une entreprise publique, cette future station, d'une capacité de 10.000 m3/j, couvrira les besoins des 17.000 habitants. Au sud-est du pays, le secteur des ressources en eau prévoit de réaliser une station de déminéralisation à El Oued.