«Les augmentations les plus importantes ont été constatées pour les légumes frais» L'année écoulée s'est caractérisée par une hausse généralisée des produits alimentaires de large consommation (pomme de terre, pains, lait, café...) par rapport à 2014. La série noire se poursuit. Une avalanche de chiffres peu reluisants se sont greffés à la dégringolade des prix du pétrole. Un tourbillon, une spirale qui happe avec une férocité insoupçonnée l'économie nationale. Les voyants passent au rouge. La trésorerie du pays qui dispose d'un matelas de près de 153 milliards de dollars pourrait voir ce pare-feu se consumer plus rapidement que prévu. La facture des importations s'est maintenue au-dessus des 50 milliards de dollars alors que les recettes pétrolières se raréfient. Elles se sont contractées de plus de 40%!Si 2015 est à mettre aux oubliettes, il est presque certain qu'avec des exportations d'hydrocarbures en chute libre qui continuent à représenter l'essentiel des revenus du pays, que 2016 risque d'être pire. Les cours de l'or noir continuent d'évoluer sous la barre des 30 dollars alors qu'aucun indice ne permet d'espérer leur redressement. En attendant une salutaire embellie, les Algériens rongent leur frein et paient l'addition. L'année écoulée s'est caractérisée par une hausse généralisée des produits alimentaires de large consommation (pomme de terre, pains, lait, café...) tandis que l'inflation a atteint 4,8% par rapport à 2014. Le taux d'inflation en Algérie a grimpé à 4,8% en 2015 (contre 2,9% en 2014 et 3,3% en 2013), indique un rapport de l'Office national des statistiques (ONS) rendu public hier. Une flambée qui n'a épargné ni les variétés de pain ni les produits laitiers ni la pomme de terre (légume incontournable de la cuisine algérienne consommé sans modération lorsque son prix est accessible). Son prix a augmenté de 10,77%. Hormis ce tubercule, quels sont les autres produits qui ont connu une augmentation notoire? «Les augmentations les plus importantes ont été constatées pour les légumes frais (+11,44%), la pomme de terre (+10,77%), les poissons frais (+10,32%) et les boissons non alcoolisées (+8,31%). Les prix des pains et céréales ont grimpé de 4,89% en 2015, ceux du lait, fromage et dérivés de 3,27% et ceux du café, thé et infusion de 3,16%.», précisent les statistiques de l'ONS répercutées par une dépêche de l'APS datée du 19 janvier. Les viandes n'ont pas été épargnées non plus alors qu'elles s'affichent à des prix jugés déjà «prohibitifs». «Côté viandes, le niveau moyen des prix des viandes et abats de mouton a augmenté de 2,5%, celui des viandes et abats de boeuf de 2,8% contre une hausse de 7,7% des prix du poulet», poursuit la même source. Les produits alimentaires qui ont connu une baisse en 2015 sont essentiellement les fruits frais (-1,66%) et les oeufs (-12,18%). Quels sont ceux qui y ont échappé? «Les produits alimentaires qui ont connu une baisse en 2015 sont essentiellement les fruits frais (-1,66%) et les oeufs (-12,18%). Pour ce qui concerne le taux d'inflation du seul mois de décembre 2015, il s'est établi à 4,4% par rapport à décembre 2014», soulignent les enquêteurs de l'Office national des statistiques. Les calculs du gouvernement, qui a prévu un taux d'inflation de 4% dans le cadre de l'élaboration de la prochaine loi de finances risquent d'être faussés, sachant que la conjoncture économique autant nationale que mondiale s'annoncent des plus moroses. L'Exécutif doit regarder les choses en face, avec ces chiffres (des plus officiels) de l'ONS, il doit reconnaître et annoncer sans ambages que les mesures prises pour faire face à la chute des prix du pétrole sont bel et bien des mesures d'austérité.