Finesse et harmonie Ouverte jusqu'au 26 janvier en cours, cette belle exposition comprend une cinquantaine d'objets personnalisés tous imprimés de dessins, rehaussés de peinture et formes intimistes et originales. «Si j'ai consacré la majeure partie de ma vie et de mon temps à la danse classique, d'abord en tant que danseuse professionnelle à l'Opéra de Paris, puis comme professeur de danse, j'ai toujours entretenu une véritable passion pour le dessin et la peinture sur toile que j'ai commencé à pratiquer très tôt «nous a fait savoir l'artiste en arts plastiques, Afida Aidoud, issu d'une famille elle-même d'artistes réputés. Rencontrée cette semaine à l'hôtel El Djazaïr où elle expose jusqu'au 26 janvier, notre artiste est spécialiste en porcelaine et y présente ainsi une cinquantaine d'objets artistiques des plus raffinés les uns que les autres. «J'ai par la suite intégré l'Ecole des beaux-arts de Nice avant d'aller perfectionner ma technique aux Pays-Bas. Mais ce sont surtout les créations du céramiste algérien Mohamed Boumehdi qui, lorsque, petite fille, je vivais encore à Alger, ont été une révélation artistique pour moi. Et c'est l'admiration que j'ai toujours ressentie pour son travail qui m'a guidée sur la voie que j'ai choisie aujourd'hui.» Il s'agit de sa première exposition en Algérie. Hafida Aidoud est une belle femme et artiste jusqu'au bout des doigts. Modeste, elle se présente comme débutante dans le domaine de la peinture de la porcelaine. Car autant qu'elle se souvienne, tient-elle à préciser: «J'ai toujours peint sur de la toile. J'ai par la suite intégré l'Ecole des beaux-arts de Nice avant d'aller perfectionner ma technique aux Pays-Bas. J'ai toujours admiré Mohamed Boumehdi qui m'a donné cette fièvre. Je suis rentrée à Paris. J'ai contacté un atelier pour continuer à faire de la peinture sur toile, mais c'était complet. Il ne restait qu'une seule place, en peinture sur porcelaine. Je trouvais la technique un peu difficile, mais superbe. Car un vase, une assiette c'est plus vivant, on les voit tout le temps, on les utilise. Je peux faire plus de création et comme toute femme j'aime la vaisselle en porcelaine, je me suis lancée ainsi à fond dedans... J'ai trouvé ma voie...» Sur un plan technique, notre interlocutrice nous parle de poudre qu'elle mélange à un produit et avec lequel elle enduit des objets en porcelaine. «En France il y a beaucoup de possibilités, il y a de la matière», reconnaît-elle. Un travail d'orfèvre qu'elle maîtrise puisqu'elle sait peindre et dessiner. Rectifier, corriger jusqu'à l'obtention du résultat final. Cela ne se fait pas en un laps de temps, bien au contraire, révèle-t-elle. «Ça cuit à l'intérieur du four. Y a des produits complémentaires, des médiums. On fini par apprendre la chimie. C'est pour cela que j'ai dit que cela n'a rien à voir avec la peinture sur la toile. Dans ce dernier cas, lorsqu'on a besoin de corriger, c'est avec de la peinture blanche; sur porcelaine tant que ce n'est pas cuit on peut effacer avec de l'eau. Et on refait. Mais il y a plusieurs cuissons. Ça met au départ 24 h dans le four.» Toutefois, notre artiste précise qu'elle n'a pas la possibilité de fabriquer elle-même ces objets mais elle achète toujours de la porcelaine blanche sur laquelle elle y pose ses aspirations et goûts esthétiques. De nombreux objets en effet sont à découvrir dans la salle, au fond, en face du restaurant de l'hôtel Saint-George. Ici on y voit un vase représentant le bal masqué, clin d'oeil à l'époque où elle était danseuse à l'opéra, à côté, se révèle à nos yeux émerveillés, un vase avec le dessin d'un pompon du rideau de l'opéra. Et un autre avec à l'intérieur des notes de musique. Notre artiste aime voyager et n'hésite pas à s'emparer de chaque chose qui l'a marquée. Dans cette expo, on y trouve également des grand-plats, des assiettes, et même des vide-poches et puis dans un registre encore plus travaillé, un tableau fait en porcelaine sur lequel elle a peint un très beau portrait féminin. «La carrière d'une danseuse est très courte. Arrivé à un certain âge, on n'arrive plus à danser. Personnellement, j'ai été professeur pendant longtemps de danse classique mais j'ai eu un accident sur scène, une fracture. Je ne pouvais plus donner des cours. Parallèlement, j'ai toujours peint. Ma découverte de la porcelaine en France a été un élément déclencheur.» Cette expo dure jusqu'au 26 janvier... De belles merveilles qui reflètent le sens du détail et de la grâce et qui sentent l'harmonie. A découvrir.