Remontée légère du baril Après avoir atteint leur plus bas niveau depuis plus de 12 ans, tandis que le coût du panier Opep s'affichait sous les 23 dollars mercredi, les cours de l'or noir ont amorcé une remontée spectaculaire. Résurrection ou simple feu de paille? Quelle que soit l'option qu'on aura choisie, il est incontestable que le bond spectaculaire que vient d'effectuer le baril, en l'espace de 48 heures, a pris de court tout le monde. Après avoir atteint leur plus bas niveau depuis plus de 12 ans, tandis que le coût du panier Opep s'affichait sous les 23 dollars mercredi, les cours de l'or noir ont amorcé une remontée spectaculaire. Jeudi en fin d'échanges européens, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars affichait 29,73 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, soit un bond de 1,85 dollar par rapport à la clôture de mercredi. A New York, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a progressé de 1,18 dollar pour terminer à 29,53 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit une progression de 4,16%. On avait pourtant craint le pire après la publication du rapport du département américain de l'Energie qui a fait état d'une augmentation plus forte qu'attendu des réserves américaines de brut. Les réserves commerciales US de brut ont augmenté de 4 millions de barils pour atteindre 486,5 millions de barils, alors que les experts avaient tablé sur une progression de juste 2,2 millions de barils, précise-t-on. Le baril aurait dû, inévitablement plonger. Contre toute attente, il a refait surface. Que s'est-il passé? «Il s'agit surtout d'un mouvement lié à la prise de bénéfices de la part de ceux qui avaient parié sur la baisse des cours... Le marché était allé trop loin et trop vite à la baisse, créant les conditions d'un rebond.», expliquait Gene McGillian, de Tradition Energy. Un feu d'artifice? D'autres experts ne sont pas loin de l'affirmer. Les analystes de Commerzbank doutaient que la reprise des cours soit durable en raison des facteurs baissiers continuant à peser sur le marché, et notamment la forte hausse des stocks de brut (+4 millions de barils) et d'essence (+4,6 millions de barils). «Malgré ce rebond, les perspectives du marché pétrolier restaient baissières avec un baril évoluant autour de 30 dollars», estimait de son côté Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com. Le baril a démenti tout ce beau monde. Hier, vers 15h00 heure algérienne, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars ouvrait en nette hausse, 1,69 dollar, pour se négocier à 31,22 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Autour de 12h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait, quant à lui, 30,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,61 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Est-ce la fin de la descente aux enfers? «Il se peut qu'on ne soit pas totalement sortis d'affaire mais je crois que nous voyons un retour de la confiance», a souligné optimiste, Phil Flynn, chez Price Futures Group.Insensible à la conjoncture géopolitique (attaques de sites pétroliers par Daesh en Lybie, crise irano-saoudienne, guerre en Syrie...) les prix du pétrole n'étaient mis que sous pression par la surabondance du marché. Les oreilles n'étaient plus attentives qu'aux rapports hebdomadaires distillés par le Doe, département américain de l'Energie, le retour de l'Iran sur le marché au point de mettre en sourdine le déclin des puits de pétrole en activité aux Etats-Unis qu' il n'y a pas très longtemps, servaient de baromètre pour annoncer un éventuel rééquilibrage du marché et par conséquent un redressement des prix. Le décor ainsi planté était annonciateur de leur laminage quasi certain. Dans le sillage d'une dégringolade des prix spectaculaire, d'aucuns n'ont pas hésité à la comparer à celle de la crise de 1986. «Les premier et deuxième trimestres (2016 Ndlr) vont être très difficiles... C'est un grand choc pour les pays producteurs de pétrole. Cela me rappelle (la crise pétrolière de) 1986», a déclaré Robert Dudley, le P-DG de la compagnie pétrolière British Petroleum, au Forum économique mondial qui se tient à Davos (Suisse). Le Doe a failli enfoncer le clou. Le baril ne s'est pas dégonflé.