«La percée», certes timide, réalisée en 2015, par nos exportateurs au pays de Poutine «Cette percée mérite d'être élargie surtout que la Russie est un gros importateur de produits agricoles qu'elle ramenait, en grande partie, des pays avec lesquels elle est en froid.» «Nous avons là une opportunité que nous ne devons, sous aucun prétexte, laisser passer.» C'est ce sur quoi a surtout insisté, dans une déclaration à L'Expression faite en marge des travaux de la «Journée d'information sur le potentiel algérien à l'export en direction de la Russie», que la Caci (Chambre algérienne de commerce et d'industrie), dont il est le vice-président, a organisée hier, en son siège national, Riadh Ammour. Et ce, dans une claire allusion «aux sérieuses retombées sur l'économie russe et des sanctions occidentales imposées à la Russie et de la crise aiguë qui caractérise présentement les relations de ce pays avec la Turquie». Une approche qui a été également défendue, et fermement, par Wahiba Bahloul, directrice des relations extérieures à la Caci, qui, à l'instar de Riadh Ammour, a plaidé pour «un assaut de la citadelle russe» par le biais «des produits agricoles et ceux de l'agroalimentaire». Des produits dans lesquels, a-t-elle expliqué, «le potentiel national à l'export est suffisamment important, en quantité, mais également en savoir-faire». Un argument qu'elle a renforcé par un autre relatif à «la percée», certes timide, réalisée en 2015, par nos exportateurs au pays de Poutine, précisément en ces produits: «Nous y avons exporté pour quelque 3 millions de dollars de produits agricoles et agroalimentaires, dont 50% de dattes.» Et d'ajouter: «Cette percée mérite d'être élargie surtout que la Russie est un gros importateur de produits agricoles qu'elle ramenait, en grande partie, des pays impliqués dans les sanctions qui lui sont imposées et ou avec lesquels elle est en froid.» C'est d'ailleurs, là, l'objectif essentiel de la mission de prospection que la Caci délèguera en Russie du 8 au 12 du mois prochain. Une démarche à laquelle, à l'évidence, les opérateurs économiques algériens adhèrent pleinement. Et ce, au vu du nombre de participants à la journée d'information d'hier mais également, et surtout, de celui des opérateurs économiques qui feront le déplacement en Russie. Selon Riadh Ammour, «ils seront 174, représentant tous les secteurs d'activité», à le faire. C'est dire, a-t-il ajouté, «la volonté qui les anime de contribuer à la nécessaire diversification de nos exportations». Et, concernant la Russie, «de tenter, un tant soit peu, d'équilibrer le flux des échanges entre les deux pays». Présentement, en faveur de la Russie: «Sur les quelque 500 millions de dollars de produits échangés, hors le secteur de l'armement, annuellement, une très grande partie est constituée par les exportations russes en direction de notre pays», nous a déclaré le vice-président de la Caci. Un déséquilibre qui ne l'a pas empêché de considérer «le marché russe comme étant, avec celui africain, d'une importance stratégique pour l'Algérie». Et, partant, de souligner «l'impérieuse nécessité pour les opérateurs économiques algériens de s'y tourner résolument». Sauf que la directrice des relations extérieures de la Caci a tenu à rappeler que «l'acte d'exporter ne concerne pas que les seuls opérateurs économiques, mais également d'autres parties tels les douanes, les impôts, les assurances et le ministère des Affaires étrangères». Une implication qu'elle a voulue «plus franche» surtout que «la conquête d'un marché extérieur n'est pas chose aisée». Elle demande, selon le vice-président de la Caci «de la volonté et beaucoup de souffle». Une manière de dire qu'en la matière «la Caci inscrit son action dans la durée». Cette volonté de développer les relations économiques algéro-russes a été également soulignée par le représentant commercial de la Fédération de Russie à Alger. Shatilov Alexey, c'est son nom, nous a, en effet, déclaré que si en matière d'importation, «la Russie privilégie les produits agricoles», pour le reste des relations elle souhaiterait «en développer dans les secteurs de la science et de l'industrie». Et à ce propos, il nous a fait part de «la concrétisation du mémorandum signé en juillet 2015 portant sur le développement de la coopération dans le secteur ferroviaire». Et ce, «par la réalisation, en partenariat avec Ferrovial, en Algérie, d'une usine, dans un premier temps, de montage, puis, par la suite, de production de wagons de train».