Le binational qui veut accéder aux hautes responsabilités doit renoncer à sa nationalité étrangère. Le patron du RND, Ahmed Ouyahia, a reconnu lors de l'ouverture des travaux de la 5e session de son conseil national, que «tactiquement les ennemis du projet de révision de la Constitution, ont mené une campagne de haute voltige». «Ils ont réussi à réduire ce projet à l'article 51 qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive au détriment du reste des amendements». Il a profité de la présence des représentants de son parti au sein de la communauté nationale à l'étranger pour «lever la confusion sciemment entretenue par certains autour de la place de cette communauté dans le projet de révision de la Constitution». A cet égard, il a rappelé que depuis l'indépendance, la Constitution a tout simplement omis la communauté nationale à l'étranger, se contentant en une seule phrase, à l'article 24, de déclarer que «l'Etat assure la protection à tout citoyen à l'étranger». «C'est cette révision qui prend en charge pour la première fois, la communauté nationale à l'étranger, à travers son article 24 bis», indique-t-il. «Cet article responsabilise l'Etat dans la sauvegarde de l'identité de ses citoyens résidant à l'étranger, dans le renforcement de leurs liens avec la nation et dans la mobilisation de leur contribution au développement de leur pays d'origine», explique-t-il. «C'est dans cet article 24 bis qui concerne directement des millions d'Algériens et d'Algériennes à l'étranger, qui attendent la présence de l'Algérie à leurs côtés, et qui souhaitent aussi se rapprocher davantage de leur patrie ou de leurs parents et ancêtres», a-t-il poursuivi. Quant à l'article 51 complété, et ayant fait l'objet de tant de commentaires, «il vise simplement à garantir à l' Algérie que ceux qui voudraient la servir ou la représenter à de très hauts niveaux de responsabilité, n'aient de loyauté qu'envers elle et soient dégagés de tout lien avec une puissance étrangère quelle qu'elle soit», fait-il savoir. «Quel crime y aurait-il à cela? Quelle atteinte y aurait-il là, aux droits de nos compatriotes possédant une autre nationalité? Combien d'Algériens binationaux aspirent à être ministres, walis, ambassadeurs en Algérie? 500? 10.000?», s'est-il demandé. Avant d'appuyer: «Et même pour ceux-là, il s'agit tout simplement de renoncer à la nationalité étrangère pour assumer de hautes responsabilités au service de l'Algérie.» En abordant ce projet de révision de la Constitution, il a affirmé que «ceux qui ont boycotté les consultations se sont exclus de fait du consensus national». «Quand même on leur aurait demandé d'écrire cette Constitution, ils auraient refusé en déclarant que le président n'est pas légitime et pour eux la confiance que lui a accordée le peuple ne vaut rien du tout», a-t-il commenté pour signifier que le consensus a été réalisé avec ceux qui ont pris part aux consultations. Le patron du RND a défendu le bilan du chef de l'Etat: «Oui, le peuple reconnaît au président Bouteflika la fidélité à ses promesses, comme en a témoigné déjà la restauration de la paix, avec la concorde civile et la réconciliation nationale, (...), des millions de logements livrés ou des millions d'emplois créés, pour ne citer que ces exemples», a-t-il indiqué. Dans ce contexte, il n'a pas tari d'éloges sur le projet de la révision de la Constitution: «Contrairement aux divers commentaires, sa lecture honnête permet d'y trouver tous les engagements du président sur ce dossier, depuis son discours du 16 avril 2011 à Tlemcen jusqu'à son message du 31 octobre dernier à l'occasion de la commémoration du déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954». Ouyahia illustre son affirmation par le fait que «ce projet est bien consensuel, comme en témoignent les déclarations de la majorité des participants à la consultation sur ce dossier, il consolide l'unité nationale, notamment en officialisant la langue amazighe». Sur ce point, il a indiqué que le peuple algérien a réaffirmé la proclamation de Abdelhamid Ben Badis: «Je suis amazigh arabisé par l'islam.» «Qu'importe si le chemin est long puisque la création de l' académie permettra aux spécialistes de construire une langue loin des considérations politiciennes», a-t-il ajouté. «Les attentes et aspirations de la société sont fortement prises en compte dans cette révision, à l'image de l'encadrement des mutations économiques ou de la garantie de la justice sociale, ainsi de la protection des droits et libertés et du renforcement de la protection des citoyens par la justice, y compris devant le Conseil constitutionnel». Enfin, d'après lui «la démocratie pluraliste et la bonne gouvernance enregistrent d'importants progrès dans ce projet avec le renforcement de l'indépendance de la justice, la consolidation de la séparation des pouvoirs et l'élargissement des droits reconnus de l'opposition».Ouyahia a prié Dieu de donner au président Bouteflika, «la force et le courage de guider encore plus en avant le peuple au milieu d'un environnement extérieur de plus en plus préoccupant tant au point de vue sécuritaire qu'économique».Sur un autre registre, il a tenté de «lever la confusion délibérément entretenue par certains autour de la place de la communauté nationale à l'étranger».