La Croix-Rouge a lancé hier un appel urgent aux dons pour lutter contre l'épidémie du virus Zika, potentiellement dangereux pour les femmes enceintes, en pleine expansion en Amérique latine, avec des cas également signalés en Afrique et en Asie. «La seule manière de stopper le virus Zika est de contrôler les moustiques vecteurs (de la maladie) ou d'interrompre totalement le contact entre ces vecteurs et les humains, en accompagnant cela de mesures pour réduire la pauvreté», a plaidé dans un communiqué Walter Cotte, directeur pour les Amériques de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC). Pour cela, l'IFRC lance un appel urgent aux dons, souhaitant récolter 2,3 millions de dollars pour «soutenir la réponse régionale à l'épidémie de Zika dans les Amériques». Mais, alors que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié lundi d' «urgence de santé publique de portée mondiale» cette épidémie, soupçonnée de causer des malformations congénitales, l'Amérique latine n'est plus la seule touchée par des cas domestiques. Un homme a contracté le virus Zika en Thaïlande, ont annoncé hier les autorités sanitaires du royaume, tout en assurant qu'il n'y avait pas d'épidémie malgré des cas découverts depuis 2012. Dimanche, un institut de recherche indonésien avait déjà annoncé un cas positif sur l'île de Sumatra, ajoutant que le virus circulait «depuis un certain temps» dans le pays. D'autres patients, contaminés localement, ont été signalés, cette fois au large de l'Afrique, au Cap-Vert. En Europe et en Amérique du Nord, des dizaines de cas d'infection ont été rapportés chez des personnes revenant de voyages dans les pays touchés, mais en raison des températures froides empêchant la survie des moustiques, ils suscitent moins d'inquiétude. «Nous devons agir», a affirmé lundi la directrice de l'OMS Margaret Chan. «L'étendue géographique des espèces de moustiques qui peuvent transmettre le virus, l'absence de vaccin et de tests fiables, ainsi que le manque d'immunité de la population dans les pays nouvellement touchés (...) constituent des causes supplémentaires d'inquiétude», a-t-elle souligné. En réaction, Sanofi Pasteur, la division vaccins de Sanofi, a annoncé hier se lancer dans la recherche d'un vaccin, voulant s'appuyer «sur les succès obtenus dans le développement de vaccins contre des virus similaires», comme celui contre la dengue, Dengvaxia, enregistré récemment. Ce travail pourrait toutefois prendre des années.