Il a suffi de quelques heures de pluie pour que 12 personnes passent ces dernières 48h dans la nature, soumises à l'humeur d'un temps sibérien. De nombreux dégâts ont été provoqués par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville. Sept demeures ont été complètement détruites, a-t-on constaté hier. Ces constructions ont été bâties depuis des années sur une zone jugée à haut risque, puisqu'elle est menacée par un glissement de terrain. Elles sont situées à la cité Guihini. Au quartier Etouar, c'est une famille composée de six personnes qui s'est retrouvée dans la rue. Idem pour une famille qui occupait une bâtisse à la cité Bekouche. Les quartiers bas de la ville se sont transformés en véritables bourbiers. On dirait dévastés par un ouragan ou un cyclone. Cette pluie a laissé apparaître les lacunes et les défaillances des services d'hygiène et de voirie. Il est à relever le désarroi de plusieurs familles peuplant les quartiers d'El Guomas et Boudraâ Salah. Leurs habitations ont été envahies par les eaux. Elles ont dû souffrir le martyre durant des heures et les traces de l'inondation sont encore présentes. Une cellule de crise a été installée. Jusqu'à présent, dix-sept réclamations ont été enregistrées. Toutes relatives aux inondations. Malgré les multiples campagnes de «dégourbisation» menées avec fracas médiatique, Constantine abrite toujours un nombre important de maisons de fortune, ceinturant les quartiers populaires de Oued El Had, El Guomas et Faubourg Lamy. Cela sans oublier les vieilles habitations surpeuplées de la Casbah et Souika. C'est dire qu'à la moindre alerte météorologique, la moitié de la population de Constantine vit sous la menace des effondrements et des glissements de terrains.