Le logement fait bouger les gens Les mécontents accusent le maire et le chef de la daïra d'avoir privilégié l'opacité dans l'étude des dossiers. Le logement semble être le facteur commun et le dénominateur partagé par une multitude d'actions de rue enregistrées depuis le début du mois de février à Bouira. Chronologiquement, c'est à El Khabouzia que la première manifestation contre une liste de 80 bénéficiaires de logements sociaux a eu lieu. L'affichage a été contesté par des jeunes «exclus» au motif que des personnes déjà bénéficiaires seraient incluses dans cette liste. Le même scenario sera vécu dans la circonscription de Raouraoua où les manifestants ont fermé le siège de la commune en signe de rejet de cette liste de 100 logements sociaux. Une journée avant c'était au tour des habitants d'Ath Laâziz, daïra de Bouira, de battre le pavé pour contester une liste de 47 logements. Les mécontents ne mâcheront pas leurs mots à l'égard du maire, mais aussi du chef de daïra qu'ils accuseront d'avoir privilégié l'opacité dans l'étude des dossiers. On parlera d'une trentaine de noms ne remplissant pas les conditions édictées par la réglementation. Du coté d'El Adjiba, plus précisément au village «Hagui», la protestation a porté sur le retard accumulé dans l'étude et l'élaboration de la liste des postulants. Les souscripteurs à la formule Aadl ne sont pas restés en marge puisque mardi dernier, ils avaient obstrué l'accès au siège de la wilaya pour exprimer leur ras-le-bol d'attendre éternellement. Menaçant de passer à l'action, ces souscripteurs reprochent à l'administration le report des dates de distribution, la dernière retenue est celle de décembre 2015. Précisons aussi que pour l'emploi, la région d'Oued El Berdi a connu le mois dernier des émeutes qui ont abouti à l'arrestation de 19 jeunes venus occuper le site du centre de gaz relevant de la Sonatrach. Les manifestants exigeaient d'être prioritaires dans l'embauche. Plus près de nous et au chef-lieu de wilaya, il a fallu l'intervention des unités antiémeute pour disperser les jeunes venus bloquer la réalisation d'un marché de proximité à la cité des 140 logements, à la sortie nord de la ville. Tous ces événements, qui montrent que la tension sociale est extrême, aboutissent à la fermeture des édifices publics, mairies, daïras mais aussi les routes...pénalisant surtout les citoyens désireux de se rendre à ces lieux pour affaire. L'administration de son côté se limite à la réception des représentants en leur promettant de résoudre le problème. Parfois il s'agit seulement de gagner du temps. Dans ce domaine, l'Aadl demeure un cas d'école avec ce dossier des 130 logements qui traîne depuis 2009 surtout que les souscripteurs ont déboursé 40 millions de centimes et l'agence aurait, selon une source, acquis l'aide consentie par la CNL. Le chantier est toujours à l'arrêt depuis maintenant trois années.